:quality(70):focal(2342x1854:2352x1864)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/6DMWPPKW5FBKTMGFUMGKGOLZIQ.jpg)
Industrie en souffrance
Dans un contexte dégradé pour leur industrie, plusieurs centaines de salariés de l’automobile se sont réunis ce jeudi 17 octobre matin, porte de Versailles à Paris.
Plusieurs centaines de salariés de l’automobile (de Stellantis, Renault, Valeo, Bosch ou encore MA France) se sont rassemblés ce jeudi matin devant le Mondial de l’automobile pour alerter sur l’état dégradé de la filière, frappée par de nombreuses suppressions de postes en France. «Le salon de l’auto, c’est beaucoup de strass et de paillettes mais, en réalité […], c’est une filière entière qui est en train d’être rayée de la carte», a estimé la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, présente porte de Versailles à Paris, jeudi 17 octobre. Cette dernière demande la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur les aides à l’industrie automobile en France, et des «assises de l’industrie».
70 000 emplois détruits depuis 2012
Dans le secteur, le nombre d’emplois a fondu au cours des trente dernières années, et les entreprises multiplient ces derniers mois les cessions de site et les suppressions de postes. Selon la CGT, qui cite des chiffres de chiffres de l’agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss), près de 70 000 emplois ont ainsi été détruits dans la filière depuis 2012. Liées à des délocalisations, au ralentissement du marché automobile comme à la transition vers le tout électrique, ces suppressions de postes provoquent la colère des salariés du secteur.
Dans un communiqué annonçant le mouvement de ce jeudi, la CGT de Renault-Lardy (un centre technique de la marque) rappelait qu’en 2024, de telles annonces ont touché les centres de production français d’Impériales Wheels, MA France, Marelli, Automotive Lighting, Novares, Valeo, Dumarey-Powerglide ou encore Walor. «Des menaces pèsent sur des centres Bosch, Continental, Forvia, Michelin, Alpine-Viry, etc. Chez les constructeurs Stellantis et Renault, ce sont les suppressions d’emplois qui se poursuivent depuis des années», ajoute la CGT.
«Les capitalistes de l’automobile se font la guerre à mort, a lancé ce jeudi matin Jean-Pierre Mercier, délégué SUD sur le site de Poissy (Yvelines) de Stellantis. «Aucun gouvernement ne nous sauvera des fermetures d’usines», a-t-il poursuivi au micro, appelant les salariés à «abattre les frontières entre constructeurs et équipementiers» et à user du droit de grève.
Menace sur l’usine de Poissy
En partance, le patron de Stellantis, Carlos Tavares, a annoncé lundi au journal les Echos qu’une décision serait prise pour Poissy, la dernière grande usine automobile d’Ile-de-France, en 2025. Ses 2 568 salariés produisent les SUV Opel Mokka et DS3 Crossback, mais n’ont pas de visibilité sur les années à venir. «Pour nous la décision est déjà prise, a regretté Jonathan Dos Santos, secrétaire CGT à Poissy. Il n’y a plus d’investissement, même pour changer des pièces défectueuses. Ils priorisent d’autres usines. Il y a un climat de peur, la direction cherche à nous faire partir.»
En Italie aussi, la situation est «dramatique» dans l’automobile et une manifestation nationale est prévue vendredi, a affirmé Maurizio Oreggia, du syndicat italien Fiom, aux côtés de syndicalistes américains venus soutenir le mouvement des salariés français jeudi.
Leave a Comment