JO d’hiver 2030 : bientôt la fumée blanche pour Martin Fourcade comme patron des Jeux en France ?

JO d’hiver 2030 : bientôt la fumée blanche pour Martin Fourcade comme patron des Jeux en France ?

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Nomination

Jeux olympiques d’hiver 2030 dans les Alpes françaisesdossier

Le futur boss du Comité d’organisation des Jeux olympiques dans six ans pourrait être désigné ce jeudi 28 novembre à l’issue d’une réunion à Matignon. Le nom du biathlète aux multiples titres revient avec insistance.

Les JO d’hiver 2030 en France connaîtront-ils leur patron jeudi ? Le suspense autour de l’identité du président du futur comité d’organisation des Alpes 2030 dure déjà depuis plusieurs semaines, même si le nom de l’ex-biathlète Martin Fourcade est le plus cité.

Une réunion jeudi matin à Matignon pourrait être «conclusive», rapportent plusieurs sources proches du dossier. A vrai dire, Michel Barnier, englué dans un marathon budgétaire qui pourrait se conclure par un 49.3 et une censure, a mille autres dossiers sur son bureau que celui des Jeux d’hiver prévus dans un peu plus de cinq ans, en février 2030. Mais le Premier ministre, qui a été coprésident du comité d’organisation des JO d’Albertville en 1992, scrute l’affaire de près, de même que l’ancien délégué interministériel aux JO Michel Cadot, devenu l’un de ses conseillers.

Depuis plusieurs semaines, les discussions se succèdent pour décider de la personne qui fera office de chef d’orchestre jusqu’au début des olympiades, les premières sur la neige française depuis Albertville 1992. Une certitude : «Tout le monde est d’accord pour que ce soit un sportif», ont assuré plusieurs sources ces dernières semaines. Mais qui ? Autant pour les JO de Paris, l’homme fort du rugby de l’époque Bernard Lapasset, artisan de la candidature de Paris, avait poussé le coprésident du comité de candidature Tony Estanguet sur le devant de la scène, sans trop de difficultés. Autant cette fois, le choix du futur patron des JO d’hiver en France fait l’objet d’une sérieuse bagarre en coulisses.

«Tony Estanguet des montagnes» pour Macron

L’équation n’est pas simple : celui ou celle-ci doit plaire à l’Etat, président et Premier ministre savoyard compris, au CIO, au président du comité olympique français, et recevoir l’aval de Fabrice Pannecoucke, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) proche de Laurent Wauquiez, et de Renaud Muselier, chef de l’exécutif de Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Paca).

Depuis des mois, le nom de Martin Fourcade, quintuple champion olympique de biathlon, en passe de récupérer un sixième titre olympique remontant à 2010 – du fait de la sanction de son rival pour dopage – circule avec insistance comme le candidat idéal pour incarner ces JO d’hiver. Sans toutefois faire l’unanimité : en septembre, il n’était d’ailleurs plus en pole position pour prendre les rênes du projet. Mais depuis, il «revient en grâce», a fait savoir très récemment à l’AFP une source proche du dossier.

Membre de la commission des athlètes du CIO et du conseil d’administration du comité d’organisation des JO de Paris – une fonction bien commode pour faire du lobbying – Fourcade bénéficie d’un soutien de poids en la personne d’Emmanuel Macron. Le président de la République avait lui-même adoubé le Pyrénéen en le considérant cet été dans l’Equipe comme le «Tony Estanguet des montagnes». Fourcade s’est impliqué pour défendre le dossier de candidature français et était à la tribune en juillet aux côtés du président de la République pour plaider la cause des Alpes devant le CIO, à quelques jours de l’ouverture des Jeux de Paris. Et de l’aveu de plusieurs proches du dossier, l’Elysée et le CIO ne sont pas étrangers à ce retour en grâce.

Wauquiez «se méfie de Fourcade»

L’ex-président de la région Aura Laurent Wauquiez «se méfie de Fourcade», explique une source qui connaît bien les rouages. Le député et président du groupe LR à l’Assemblée plaide plutôt pour Vincent Jay, un autre ancien biathlète. Autres noms revenant régulièrement en coulisses : celui de Marie Martinod, championne de ski acrobatique, ou encore d’Edouard Donnelly, actuel directeur exécutif du comité d’organisation des JO de Paris, qui pourrait devenir directeur général de la structure d’organisation des Alpes 2030.

Les détracteurs de Martin Fourcade mettent en avant des prétentions salariales qui seraient trop élevées et des contrats de sponsoring susceptibles de faire naître des conflits d’intérêts. Le nom du biathlète retraité apparaît en effet sur des contrats paraphés avec plusieurs entreprises. «Les deux partenariats au long cours que je peux avoir sont avec des marques techniques qui, à mon sens, ne sont pas en contradiction avec les enjeux de partenariat du comité d’organisation, Rossignol et Odlo», s’est défendu l’intéressé dans une longue interview à l’Equipe le 23 octobre, qui faisait office d’acte de candidature en octobre. Derrière la question du salaire et l’anticipation d’éventuels conflits d’intérêts, «certains considèrent surtout qu’il est un peu trop indépendant», décryptent plusieurs voix à l’AFP.

Une fois le patron désigné, restera désormais à affiner l’ossature institutionnelle. Avec plusieurs questions en point de mire : quelle structure juridique pour le futur Cojo, une association ou un groupement d’intérêt public ? Où sera-t-il basé ? A Annecy ? Au Bourget-du-Lac ? A priori, le futur comité d’organisation sera une association, comme «Paris 2024», domiciliée en Auvergne-Rhône-Alpes. La Solideo, future structure chargée de construire les ouvrages olympiques, devrait quant à elle s’installer à Marseille.

Une loi olympique devra en outre être votée pour encadrer l’événement (voies de recours, fiscalité, règles liées à la publicité…). Le budget prévisionnel tourne autour de deux milliards d’euros pour l’organisation, et un milliard pour les infrastructures. La garantie financière de l’Etat, qui avait été reculée à début octobre du fait de la dissolution de l’Assemblée en juin, doit encore être votée dans le budget.

Libération

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