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Expo
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L’artiste franco-gabonaise, qui a toujours envisagé son travail comme une réponse à ses traumatismes, déploie dans «Praesentia» une œuvre éclectique traversée par les courants d’air et les pas de côté.
Avec cadre, sans cadre, pendu au plafond, plaqué au sol, alignée sur une table, s’empilant sur des étagères ou collée au mur, les œuvres de Myriam Mihindou qu’expose le Palais de Tokyo y affichent d’abord un éclectisme à tous crins qui est souvent une gageure – comment faire tenir ensemble un corpus résultant de quelque trente années de travail et dont les formes, les supports, les matériaux, les modes d’accroche se distinguent les uns des autres ? L’artiste choisit d’abord de ne pas passer en force et de laisser les œuvres faire le vide autour d’elles, sans s’agglutiner. Cet accrochage traversé par les courants d’air choisit aussi de se décentrer : rien n’est pile au milieu, tout est un peu sur les côtés. A l’image de l’artiste elle-même qui, à 60 ans, commence seulement, comme dit la commissaire Daria de Beauvais, à «avoir son moment».
Passée par les Beaux-Arts de Bordeaux en 1984, la Franco-Gabonaise a participé cette année aux biennales de Lyon et de Gwangju, en Corée, et ouvre ces jours-ci un show dans sa galerie parisienne (Maïa Müller), avant que celui du Palais ne déménage au Centre régional d’art contemporain de Sète. Elle a donc longtemps œuvré dans les marges sans s’en formaliser, puisqu’elle conçoit ses créations d’abord comme une cure. «Mon travail est au départ un désir de guérison. Mon histoire personnelle m’a amenée à vivre de nombreux traumatismes et j’ai compris qu’il fallait que je me soigne pour être capable de voir, entendre et parler.»
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