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Théâtre
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La compagnie anglaise livre, au centre Pompidou jusqu’au samedi 30 novembre puis à Toulouse et Montpellier, un spectacle brillant et hilarant, à travers une déconnexion des corps et des voix.
C’est sur un plateau de télévision, à moins que ce ne soit une salle d’attente aux plantes vertes de circonstance, ou bien une loge avec ses penderies de vêtements à cour à jardin, que la compagnie anglaise Forced Entertainment fête ses 40 ans de bons et déloyaux services. Une bande de six performeurs qui arrivent perruqués, plus costumés que fringués, chacun chacune un micro à la main : «Un, deux, trois. Test, test. Le micro est allumé ? Ça marche ? Vous m’entendez ?» Et comment qu’on les entend, même si manifestement ce ne sont pas leurs voix, que toute la pièce est un immense play-back et qu’on va les regarder articuler des choses qu’ils ne disent pas dans un exercice éperdu de synchronisation labiale.
A qui appartiennent ces voix ? A personne, générées par ordinateur, elles sont masculines, féminines et les interprètes se les refilent sur le plateau, dans une fluidité de genre qui contamine les changements de costumes dans un improbable carnaval. Qu’est-ce qu’elles racontent ? Rien de très défini. Ça parle d’identifier «une sorte de… un genre de…» ; les sujets changent à tout bout de champ, des histoires de «tempêtes qui arrivent», d’«argent russe, d’argent chinois, d’argent américain», le tout répété en boucle dans un bégaiement infernal assurément anxiogène.
Déconnexion hilarante des corps et des voix
Si la parole est un désastre, le spectacle est un monu
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