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Interview
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En concert mercredi à Rennes dans le cadre des 46e Trans musicales, la chercheuse et chanteuse libanaise publie «Marjaa : the Battle of Hotels», un disque incarné par l’architecture meurtrie de Beyrouth, capitale hantée par les séquelles physiques et mémorielles de la guerre civile.
Le 23 octobre 1975, soit six mois après le début de la guerre civile au Liban, une lutte acharnée s’engageait pour le contrôle des points culminants de Beyrouth. Baptisée «la bataille des hôtels», elle a vu les milices des différents camps prendre possession des édifices les plus modernes de la capitale, se disputer ces positions stratégiques, y implanter des tireurs d’élite, y vivre, en être successivement délogées, durant plus de sept mois. Une blessure qui a marqué la ville dans sa chair et dans son architecture. Cinquante ans plus tard, la productrice, chanteuse et chercheuse en urbanisme libanaise Mayssa Jallad publie son premier album intitulé Marjaa: the Battle of the Hotels, conte musicale et poétique où les nappes électroniques côtoient sa voix perçante, comme extirpée du fond des âges. Par ces chansons semblables à des incantations, par les guitares apaisantes, elle met en lumière ce pan d’histoire qui peine grandement à trouver sa place dans la mémoire collective. A l’heure d’un conflit régional majeur et quelques jours avant sa prestation aux Trans musicales de Rennes, le 6 décembre, elle se confie depuis le Liban sur sa démarche artistique et universitaire, ayant dû fuir Beyrouth et le bruit des bombes pour une région montagneuse plus sûre.
Ce premier album et son thème principal semblent directement inspirés de vos travaux de recherche, est-ce le cas ?
En 2017, j’ai terminé ma thèse en préservation historique qui portait sur la bataille des hôtels.
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