Histoires de pierres, une traversée artistique sous le prisme de l’eau
De l’esplanade dominée par le sein-fontaine de Laure Prouvost aux profondeurs antiques de la Citerne, l’eau a envahi la Villa Médicis, à Rome. L’exposition “Histoires de pierres”, conçue à partir de la collection minérale de Roger Caillois, a déclenché l’envie de proposer un contrepoint : une exploration de la création artistique sous le prisme de l’eau.
Si l’accrochage n’impressionne pas au premier coup d’œil, la déambulation se révèle passionnante et pleine de surprises. L’entrée en matière sous forme de plongeon avec le Grec Yiannis Maniatakos (1935-2017) et ses peintures littéralement sous-marines en est un exemple.
Sa technique étonnante de peinture à l’huile, appliquée dans la mer, donne à ses toiles une texture brute et floue. Sa manière de faire corps avec les paysages des profondeurs produit des palettes inhabituelles, entre bas-fonds turquoise et abîmes bleu-noir.
Le peintre-sirène annonce d’autres sirènes, comme les ama japonaises, ces « femmes de la mer » dont le photographe Uraguchi Kusukazu a documenté le quotidien de pêche en apnée d’ormeaux et d’algues dans les années 1970 et 1980.
En écho à ces plongées, une vidéo de Monira Al Qadiri transporte les visiteurs vers le golfe Persique, où l’un de ses grands-pères travaillait sur un navire perlier. L’artiste koweïtienne revisite de manière onirique cette période où les fermes de perles n’avaient pas encore remplacé les nageurs dans la région.
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