Vladimir Poutine renonce à organiser ses Jeux de l’Amitié censés concurrencer les JO

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Guerre entre l’Ukraine et la Russiedossier

Le chef d’Etat russe, qui mise depuis toujours sur le sport pour asseoir sa politique à l’international et dans le pays, l’a annoncé lundi 2 décembre. L’événement devait se tenir en septembre à Moscou et Ekaterinbourg. Il est officiellement reporté «jusqu’à une décision spéciale».

Un sacré camouflet. Vladimir Poutine a officialisé ce lundi 2 décembre par décret son renoncement à organiser ses «Jeux mondiaux de l’Amitié», censés concurrencer les Jeux olympiques traditionnels. L’événement, annoncé par le Kremlin courant mars, devait représenter 35 disciplines, mêlant le classique (natation, athlétisme, tir à l’arc, athlétisme) à l’original (rock’n’roll acrobatique, padel, MMA, échecs).

Comme pour Paris 2024, ces Jeux avaient leur propre mascotte en forme de tigre et étaient pilotés par un vrai comité d’organisation, présidé par Alexeï Sorokine, déjà en charge de la tenue de la Coupe du monde de football en 2018. Programmé à l’origine du 15 au 29 septembre à Moscou et Ekaterinbourg, dans l’Oural, soit pile après la fin des Jeux paralympiques de Paris, il aurait dû rassembler 5 500 personnes avec «des prix en argent comprenant un total de 4,6 milliards de roubles», selon l’agence de presse TASS.

C’était avant l’annonce d’un premier report, le 30 juillet. L’Association internationale de l’amitié, chargée de son organisation, avançait alors «le manque de temps de récupération pour les athlètes de haut niveau participant à des compétitions internationales majeures durant l’été 2024», pour justifier l’annulation de dernière minute. Sans qu’aucune autre date ne soit alors évoquée.

Aucune justification avancée

Cette fois, aucune autre justification n’a été avancée, si ce n’est qu’«afin de défendre les droits des sportifs et des organisations sportives au libre accès aux activités sportives internationales», Vladimir Poutine a ordonné de «reporter jusqu’à une décision spéciale» la tenue de ce rendez-vous sportif international, selon le décret publié lundi sur le site officiel des documents juridiques du gouvernement russe.

Pour Vladimir Poutine, l’échec est plus douloureux qu’il n’y paraît. Depuis son accession au pouvoir, le sport a toujours constitué pour lui un enjeu central dans son approche politique. Il est un des vecteurs principaux du «soft power» russe à l’international, mais aussi un instrument de contrôle de la population via ses athlètes, devenus au fil de ses mandats de véritables outils de propagande destinés à influencer l’opinion publique.

Or les relations entre Moscou et les instances sportives mondiales sont au plus bas depuis plusieurs années, minées par une multitude de conflits, entre scandale de dopage d’Etat et tensions géopolitiques. Mise au ban du sport mondial par le CIO peu après le début de la guerre en Ukraine, la Russie a ensuite été exclue en tant que nation des Jeux à Paris et n’était représentée que par une petite équipe de 15 athlètes, concourant sous bannière neutre, après une sélection très stricte.

Multiples compétitions parallèles

Une hérésie pour le Kremlin, qui entend continuer coûte que coûte exister sportivement. Le président russe avait donc ordonné il y a un an d’organiser ces Jeux qu’il vantait comme une alternative aux Jeux olympiques. Il devait même y avoir une version hivernale, prévue à Sotchi en 2026. Dans la foulée, le CIO avait demandé au monde sportif et aux gouvernements invités par Moscou «de rejeter toute participation et tout soutien» à cet événement.

L’instance basée à Lausanne ne reproche pas aux Russes de créer des compétitions multisports hors de son égide – puisqu’il en existe déjà plusieurs, dont les Jeux du Commonwealth ou les Jeux de la Francophonie -, mais de le faire via «une offensive diplomatique très soutenue», par des contacts directs avec «les gouvernements du monde entier». Le CIO accuse la Russie de «politiser» le sport et voyait dans la potentielle organisation des Jeux de l’Amitié «une tentative cynique» d’exploiter les athlètes «à des fins de propagande politique», en violation de la Charte olympique.

Le report intrigue, d’autant que Moscou a déjà été à l’initiative de plusieurs JO parallèles. La première mouture s’appelait déjà les «Jeux de l’amitié» et avait été organisée en 1984 par l’Union soviétique et huit autres pays qui avaient boycotté les Jeux olympiques de Los Angeles sur fond de guerre froide. Plus récemment, Moscou avait échafaudé en mars 2022 – soit moins d’un mois après la fin des JO hivernaux de Pékin – les olympiades de Khanty-Mansiysk, localité de 100 000 habitants située dans le district autonome de Iougra, en Russie centrale. Ils s’étaient déroulés sur trois jours et avaient réuni à l’époque les para-athlètes de plusieurs pays «amis» de la Russie, – le Bélarus, l’Arménie, le Tadjikistan et le Kazakhstan – dans six disciplines (ski de fond, biathlon, curling, snowboard, ski alpin, hockey sur luge).

Une initiative à laquelle sont venus se greffer deux autres événements internationaux : les Jeux du futur (les «Phygital games», contraction de «physique» et «digital») organisés à Kazan du 21 février au 3 mars, mêlant disciplines traditionnelles et e-sport, et les «Jeux des BRICS» programmés dans la même ville du 12 au 23 juin, et qui ont accueilli des «athlètes de plus de 50 pays», selon les autorités russes.

Libération

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