«Partir en colo, c’est grandir aussi par la découverte»

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Les rencontres de l’éducation populairedossier

Pour Yannick Gallien, dirigeant associatif, les séjours en collectivité, au-delà du «vivre ensemble», peuvent apporter aux jeunes l’une des clés de leur émancipation grâce au «faire ensemble».

Les colonies de vacances chez les 5-19 ans retrouvent leur public. L’an dernier, ils ont été 1,3 million à être partis, même si la fréquentation ne retrouve pas encore les chiffres d’avant Covid. Yannick Gallien, président du Mouvement associatif Sud Paca et de l’Union régionale des associations de tourisme, dit toute leur importance dans l’émancipation des jeunes.

Quel lien faites-vous entre temps libre et émancipation des jeunes ?

Le temps libre, c’est l’accès à des activités, notamment culturelles, et la rencontre avec d’autres. Et c’est quelque chose d’émancipateur. A l’école, l’enfant est également dans une démarche de rencontre avec les autres élèves, mais on est quand même face à l’enseignant, et on a une écoute plus qu’une disponibilité. Le temps libre, quelle que soit l’activité, favorise ce fameux «vivre ensemble», dont il faut redéfinir les conditions. Je préfère la notion de «faire ensemble» parce que, sans cela, il n’y a pas la rencontre.

Est-ce là le sens, pour vous, des colonies de vacances et classes découvertes ?

Premièrement, l’enfant est alors en dehors du cercle familial, il découvre un autre mode de vie, qui l’amène à se socialiser différemment de l’école, à être en capacité d’affirmer qui il est et d’oser l’exprimer. C’est aussi possible sur le temps libre en semaine, dans les centres sociaux ou les centres aérés, mais la rupture-coupure ne sera pas la même. L’évolution pendant le séjour émancipe et rend différent. C’est le faire ensemble qui va rapprocher en permettant de se connaître et de vivre quelque chose les uns avec les autres. Une colonie dans laquelle les gamins construisent des cabanes en bois, font un jeu de piste ou une petite rando est beaucoup plus génératrice d’émancipation qu’un séjour pour lequel on va vendre la prestation mécanique à la mode.

Vous voulez dire que ce secteur n’échappe pas à des logiques marketing ?

Aujourd’hui, souvent, les organisateurs sont piégés. Les collectivités qui aident aux départs peuvent être tentées de satisfaire les demandes des parents, qui sont aussi des électeurs. Pourtant, il est facile, pour des questions environnementales, de refuser des activités de consommation. Partir en colonie de vacances, c’est grandir aussi par la découverte d’autres activités, d’autres paysages, d’autres cultures, à condition qu’elles se mettent en scène. C’est le rôle de l’animateur de construire ces vacances comme un scénario. Même si les séjours, du fait de leur coût, sont de plus en plus courts.

Libération

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