Au lendemain d’une censure historique, Michel Barnier s’est entretenu avec Emmanuel Macron à l’Elysée ce jeudi 5 décembre, alors que sa démission est attendue. Le président s’exprimera à 20 heures à la télévision pour tenter de fixer un cap alors que s’ouvre une période politique d’une rare incertitude.

Quand sera nommé le nouveau Premier ministre ? L’entourage du chef de l’Etat n’a fourni aucune précision, mais plusieurs familiers du président ont confié qu’il entendait le faire rapidement, à rebours des presque deux mois nécessaires cet été pour nommer Michel Barnier. “Il n’a pas le choix”, s’avance un proche d’Emmanuel Macron auprès de l’AFP.

Les infos à retenir :

⇒ Michel Barnier s’est rendu à l’Elysée ce jeudi matin pour remettre sa démission

⇒ Emmanuel Macron s’adressera aux Français ce jeudi à 20h

⇒ LR “ne fera pas tomber” le futur gouvernement, LFI censurera “bien sûr” tout Premier ministre non issu du NFP

12h00

Raphaël Glucksmann appelle à une “plateforme minimale” entre les forces du “front républicain

Le leader de Place publique Raphaël Glucksmann appelle ce jeudi dans une tribune parue dans Le Monde à la construction, après la démission de Michel Barnier, d’une “plateforme minimale” entre les forces politiques ayant fait barrage à l’extrême droite aux dernières élections législatives. Dans cette tribune signée avec l’eurodéputée Aurore Lalucq et le député Aurélien Rousseau, membres de son parti, Raphaël Glucksmann, nouvelle figure de la social-démocratie, fustige les forces politiques “incapables d’accepter réellement l’idée de compromis entre rivaux et adversaires”. “Cela nous a fait perdre un temps précieux, à un moment en plus où la gauche pouvait profiter d’un rapport de force favorable pour imposer un certain nombre d’avancées pour l’ensemble des Français”, après les législatives ajoute-t-il en ciblant implicitement La France insoumise.

Raphaël Glucksmann lance donc un appel aux “forces politiques ayant œuvré au front républicain en juillet”, en reprochant au passage aux LR d’avoir “rejeté ce barrage républicain”. Ces forces doivent “se réunir et confronter enfin leurs propositions pour définir les convergences possibles et les désaccords persistants”, écrit l’ancienne tête de liste du PS aux élections européennes, où il a récolté 13,8% des voix.

11h20

Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher vont être reçus à l’Elysée

Les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, seront reçus ce jeudi successivement par Emmanuel Macron à l’Elysée, a-t-on appris auprès de leur entourage, au lendemain de la censure du gouvernement de Michel Barnier. La présidente (Renaissance) de l’Assemblée est attendue à 12h15 par le président de la République, avant son homologue (Les Républicains) du Sénat à 15h00.

11h15

Démission attendue du gouvernement : Michel Barnier a quitté l’Elysée

Michel Barnier, qui devait remettre la démission de son gouvernement à Emmanuel Macron au lendemain d’une motion de censure historique à l’Assemblée nationale, a quitté jeudi l’Elysée après un entretien d’une heure avec le chef de l’Etat, a constaté un journaliste de l’AFP. Le président a raccompagné sur le perron le Premier ministre renversé par les députés. Michel Barnier s’est ensuite encore attardé plusieurs minutes pour discuter avec le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler avant de partir en voiture.

10h40

Cité pour Matignon, Sébastien Lecornu “candidat à rien”

Le ministre des Armées Sébastien Lecornu, dont le nom est cité pour devenir Premier ministre en remplacement de Michel Barnier, assure jeudi qu’il n’est pas candidat. “Moi, je suis candidat à rien”, a-t-il déclaré à RTL qui l’interrogeait sur le sujet.

#PremierMinistre : “Je suis candidat à rien”@SebLecornu, ministre des armées, invité de @amandine_begot dans #RTLMatin pic.twitter.com/2RzbNAfMVU

— RTL France (@RTLFrance) December 5, 2024

Sébastien Lecornu affirme ne pas avoir évoqué la question avec le président Emmanuel Macron lors de leur déplacement en Arabie Saoudite. “Il y a un décalage énorme (…) entre ce qu’on a dû gérer en Arabie Saoudite et ce qu’il y a à gérer ici”, a-t-il déclaré, citant les divers sujets géopolitiques de l’escalade avec l’Iran au cessez le feu au Liban, en passant par l’arrivée des soldats de Corée du Nord sur le théâtre russo-ukrainien. “Oui, on a un monde qui est tout sauf stable et dans lequel il va bien falloir que les responsables politiques français prennent aussi leurs responsabilités”, a-t-il ajouté.

Sur le plan de la politique intérieure, il a estimé qu’il fallait “tout faire pour que les socialistes se détachent de La France insoumise”. “Je ne viens pas de la gauche, mais je suis un républicain”, a-t-il souligné, précisant qu’il travaillait “avec la gauche républicaine” dans son département de l’Eure. “Je pense qu’il faut qu’il y ait un dialogue effectivement, parce que la responsabilité de ma famille politique, de là où je viens, c’est de permettre au Parti socialiste d’évoluer dans sa position”, a également opiné Sébastien Lecornu. “En tout cas, c’est une urgence parce que c’est un parti de gouvernement qui a donné deux présidents de la République à la France”.

10h05

Michel Barnier à l’Élysée pour remettre la démission de son gouvernement

Michel Barnier est arrivé ce jeudi matin à l’Élysée pour remettre la démission de son gouvernement à Emmanuel Macron, après avoir été renversé la veille par les députés, a constaté un journaliste de l’AFP.

Conformément à l’article 50 de la Constitution, après l’adoption d’une motion de censure par l’Assemblée nationale, “le Premier ministre doit remettre au président de la République la démission du gouvernement”. Emmanuel Macron s’adressera aux Français jeudi à 20h00 dans une allocution solennelle.

09h30

LFI censurera “bien sûr” tout Premier ministre qui n’est pas issu du NFP

La cheffe des députés de La France insoumise Mathilde Panot a prévenu sur LCI que la formation de gauche radicale censurerait “bien sûr” à l’Assemblée nationale tout Premier ministre qui n’est pas issu du Nouveau Front populaire, après la censure mercredi soir de Michel Barnier.

Ce vote de censure s’appliquerait également à Bernard Cazeneuve, figure de centre-gauche régulièrement citée pour Matignon, “qui n’est pas du NFP”, a insisté Mathilde Panot, Bernard Cazeneuve ayant quitté le PS pour monter sa propre formation politique.

🔴 Nouveau Premier ministre

🗣️ “Si Emmanuel Macron ne nomme pas un Premier ministre issu du NFP, on censurera automatiquement le gouvernement.”

👉 Mathilde Panot (@MathildePanot), présidente du groupe LFI à l’Assemblée, invitée de Jean-Baptiste Boursier pic.twitter.com/dGxaPBYNET

— LCI (@LCI) December 5, 2024

08h55

Yaël Braun-Pivet demande à Emmanuel Macron de nommer “rapidement” un Premier ministre

La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a demandé jeudi à Emmanuel Macron de nommer “rapidement” un Premier ministre en remplacement de Michel Barnier censuré la veille car “il ne faut pas laisser le flottement” s’installer.

“Il faut qu’il y ait un nouveau gouvernement rapidement pour que celui-ci puisse reprendre les discussions budgétaires, puisque là aussi, il y a plusieurs options qui sont sur la table”, a expliqué la présidente macroniste de l’Assemblée sur France Inter. Parmi ces options, elle a défendu la poursuite de “la navette parlementaire sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale qui n’a pas été adopté avec l’adoption de la motion de censure”.

La présidente de l’Assemblée nationale @YaelBRAUNPIVET demande à Emmanuel Macron de nommer “rapidement” un Premier ministre en remplacement de Michel Barnier, car “il ne faut pas laisser le flottement” s’installer.#le710inter pic.twitter.com/buKV27dkjc

— France Inter (@franceinter) December 5, 2024

Concernant le choix du nouveau Premier ministre alors qu’aucun groupe ne détient la majorité, même relative, à l’Assemblée, elle a estimé que le Président devait “recevoir tous les groupes politiques”. Rappelant qu’elle devait elle-même rencontrer Emmanuel Macron à la mi-journée, elle a suggéré “quelqu’un qui connaisse très bien l’Assemblée nationale, parce qu’on voit qu’elle est d’une complexité folle, et qui ait cette capacité à (…) vouloir le dialogue et la concertation”.

08h35

Une grande majorité de Français inquiets

La chute du gouvernement Barnier laisse les Français partagés : 53% approuvent la décision des députés, mais 82% sont inquiets de ses conséquences, selon un sondage Toluna Harris Interactive pour RTL. 64% des sondés se disent favorables à la démission d’Emmanuel Macron, un souhait très prononcé chez les sympathisants de LFI et du RN.

08h30

La France insoumise continue de réclamer des présidentielles anticipées

“Si on veut ramener une solution de stabilité, (cela) passe par le départ du président de la République”, a martelé sur RTL ce matin le coordinateur du mouvement Manuel Bompard. “S’il s’agit d’avoir comme futur Premier ministre un macroniste qui a perdu les élections européennes et les élections législatives, pourquoi ne pas le censurer ?”, a-t-il par ailleurs déclaré, ajoutant, alors que le nom du ministre des Armées est évoqué pour Matignon : “Si Sébastien Lecornu était nommé comme Premier ministre, nous chercherions à le censurer”.

“Le départ du président de la République, la seule solution pour ramener de la stabilité”@mbompard, coordinateur national de la France insoumise, invité de @ThomasSotto dans #RTLMatin pic.twitter.com/RA8rXo7Auk

— RTL France (@RTLFrance) December 5, 2024

08h10

LR “ne fera pas tomber” le futur gouvernement même s’il n’y participe pas

Les Républicains ne “feront pas tomber” le futur gouvernement même s’ils décidaient de ne pas y participer, a indiqué ce jeudi leur chef de file à l’Assemblée Laurent Wauquiez sur France 2. “On ne sera pas dans le blocage, on ne sera pas dans la stratégie du pire (…), on ne fera pas tomber le gouvernement, on ne fera pas ce qu’a fait Marine Le Pen”, a déclaré Laurent Wauquiez, qui conditionne la participation de LR à un futur gouvernement en fonction des priorités qui seront mises sur la table. Pour LR, les trois points importants sont “moins de gaspillage de l’argent public”, ” revaloriser ceux qui travaillent” et “la sécurité”.

Laurent Wauquiez a par ailleurs jugé que Marine Le Pen s’était “décrédibilisée” pour gouverner un jour en votant la censure. “Quand vous prétendez vouloir diriger un pays, vous ne pouvez pas faire le choix de l’instabilité”, a-t-il dit. “C’était juste destructeur”, a-t-il ajouté, accusant Marine Le Pen d’avoir voulu “faire un coup politique” pour “faire diversion” après son procès, “quitte à jouer avec l’intérêt du pays”.

07h55

La chute du gouvernement Barnier “réduit la probabilité d’une consolidation des finances publiques”, prévient Moody’s

L’agence de notation Moody’s estime que la chute du gouvernement de Michel Barnier “réduit la probabilité d’une consolidation des finances publiques” de la France et “aggrave l’impasse politique du pays”. “Cet événement est négatif pour le crédit”, soit la note du pays, indique l’agence mondiale dans un communiqué publié dans la nuit de mercredi à jeudi, quelques heures après le vote par les députés de la censure du gouvernement, alors que la deuxième économie de la zone euro est épinglée par Bruxelles pour son déficit excessif.

07h10

L’Assemblée continuera de travailler en attendant la suite

L’Assemblée nationale continuera ses travaux qui ne nécessitent pas la présence de membres de gouvernement, ont acté mercredi soir Yaël Braun-Pivet et les chefs des groupes politiques de la chambre basse, selon l’entourage de la présidente. A peine une heure après la censure du gouvernement de Michel Barnier, la titulaire du perchoir réunissait autour d’elle la quasi-totalité des chefs de groupe de l’Assemblée nationale, dans une ambiance “respectueuse”, selon une source parlementaire.

Les ténors du Palais Bourbon ont décidé de poursuivre les travaux parlementaires qui ne nécessitent pas la participation de ministres, qui incluent par exemple l’examen des textes en commission, les commissions d’enquête ou encore les missions d’information. En revanche l’examen des textes dans l’hémicycle ou les séances de questions au gouvernement sont ajournés jusqu’à ce que la question du futur pensionnaire de Matignon soit tranchée.

Le plus gros point d’interrogation concernera les deux budgets (de l’Etat et de la Sécurité sociale) qui sont à ce stade bloqués dans la navette parlementaire et suspendus à l’avenir de l’exécutif, qui pourrait les reprendre, tenter de faire voter la seule partie recettes du budget de l’Etat, passer par une loi spéciale pour prélever les impôts, voire passer par des ordonnances une fois des délais constitutionnels dépassés.

06h50

Michel Barnier va remettre la démission du gouvernement

Michel Barnier est attendu ce jeudi à 10 heures à l’Elysée pour présenter la démission de son gouvernement à Emmanuel Macron, a déclaré la présidence à l’AFP. Conformément à l’article 50 de la Constitution, après l’adoption d’une motion de censure par les députés, “le Premier ministre doit remettre au président de la République la démission du gouvernement“.

06h45

Emmanuel Macron s’adressera aux Français ce jeudi à 20h

Emmanuel Macron “s’adressera aux Français” dans une allocution officielle ce jeudi à 20h au lendemain de la chute du gouvernement de Michel Barnier, a annoncé ce mercredi l’Elysée.

L’entourage du chef de l’Etat n’a pas fourni de précisions sur le moment auquel un nouveau Premier ministre serait nommé. Même si certains assurent qu’il n’est pas impossible que cette nomination ait lieu dès ce jeudi soir. “Il n’a pas le choix”, s’avance un proche d’Emmanuel Macron auprès de l’AFP.

06h35

Michel Barnier, Premier ministre le plus éphémère de la Ve République

Premier ministre le plus vieux jamais nommé dans la Ve République, Michel Barnier a battu un nouveau record malgré lui, à la suite de la motion de censure votée hier à l’Assemblée nationale. Ainsi, avec seulement 89 jours à la tête d’un gouvernement, Michel Barnier signe un passage éclair et record à Matignon, loin devant Bernard Cazeneuve ou Gabriel Attal.

06h30

NFP, RN… qui a voté la censure contre Michel Barnier ?

Avec 331 voix, soit 43 de plus que les 288 qui étaient nécessaires pour faire renverser le gouvernement de Michel Barnier, la motion de censure a été très largement votée par les députés ce mercredi. Dans le détail, on remarque une homogénéité quasi-intégrale dans les groupes de gauche mais aussi du côté du RN pour renverser le chef du gouvernement. Ainsi, les 71 députés LFI, les 38 députés écologistes, 16 députés communistes sur 17 et 65 députés socialistes sur 66 ont voté la censure.

De l’autre côté de l’échiquier politique, 123 députés RN sur 124 et les 16 députés UDR (autour d’Éric Ciotti) ont également voté en faveur de la chute du gouvernement. A eux se sont ajoutées deux voix : celle d’un député LIOT, et celle d’un député UDR. Sans surprise, aucun élu du “socle commun” de Michel Barnier n’aura fait le choix de voter cette censure.

L’Express