Un rapport d’Amnesty International qualifie la guerre en cours à Gaza de « génocide »

Un rapport d’Amnesty International qualifie la guerre en cours à Gaza de « génocide »

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Pendant neuf mois, des chercheurs d’Amnesty International ont recueilli les témoignages de plus de 200 Gazaouis, victimes de bombardements israéliens, de membres des autorités locales et de professionnels de santé. Ils ont analysé des images et des vidéos et examiné les déclarations des responsables israéliens.

Leur rapport de 300 pages, intitulé « Nous avons l’impression d’être des sous-humains », publié le 5 décembre, qualifie la guerre en cours dans l’enclave palestinienne de « génocide ». Israël a réagi en parlant d’un rapport « inventé de toutes pièces ».

C’est le quatrième rapport d’une entité de défense des droits de l’homme à conclure à un « génocide » à Gaza. La rapporteuse spéciale des Nations unies pour les territoires occupés, Francesca Albanese, la Fédération internationale des droits de l’homme et le Comité spécial des Nations unies chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes étaient déjà parvenus à cette conclusion.

Les témoins interrogés par Amnesty entre octobre 2023 et juillet 2024 « veulent dire au monde que ce qu’ils traversent à un nom : c’est un génocide », a expliqué mercredi 4 décembre, de Ramallah, Budour Hassan, qui a dirigé sur place l’équipe d’enquêteurs de l’ONG.

« On a l’impression d’être des sous-humains »

« Certains [de ces témoins] ont perdu leur famille entière », a expliqué Budour Hassan. D’autres « vivaient dans les décombres » lorsqu’ils ont parlé avec Amnesty. « Ils nous ont dit qu’ils ne veulent pas voir leur histoire effacée, leur famille être oubliée. » Le rapport de l’ONG vise à lutter contre l’« inaction » et l’« indifférence », a expliqué Agnès Callamard.

La Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, adoptée en 1948, définit ce dernier comme des « actes commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ». Sur les cinq actes énumérés par la Convention, trois sont actuellement commis par Israël dans la bande de Gaza, selon Amnesty : les meurtres de membres du groupe, les atteintes graves à leur intégrité physique ou mentale, et la soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle.

Le Monde

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