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Ras-le-bol
Les agents de la Fonction publique sont en grève ce jeudi 5 décembre pour dénoncer leurs conditions de travail. Le mouvement est particulièrement suivi dans l’Education nationale, avec 24,87 % de grévistes.
Après les cheminots et les agriculteurs, l’exécutif fait face à un nouvel avis de tempête sociale. Ce jeudi 5 décembre, les agents de la Fonction publique d’Etat étaient 18,61 % à faire grève à la mi-journée, soit plus de 246 000 personnes recensées, selon des chiffres du ministère de la Fonction publique.
Le mouvement est particulièrement suivi dans l’Education nationale, avec 24,87 % de grévistes dans ce secteur. Près d’un enseignant sur trois est en grève, avec 40,07 % dans le premier degré (les écoles maternelles et élémentaires) et 23,47 % dans le second degré (les collèges et lycées). De son côté, le Snes-FSU, premier syndicat du second degré, annonce 54 % de professeurs grévistes dans les collèges et lycées à 10h15.
Au lendemain de la chute du gouvernement, les agents publics sont en grève et manifestent pour alerter sur la dégradation de leurs conditions de travail et de rémunération. Des dizaines de rassemblements ont lieu en France, notamment à Paris, près du ministère de l’Economie et des Finances. Un cortège doit ensuite s’élancer vers la place d’Italie.
Lancer une alerte
Cette journée doit permettre de lancer une «alerte sur la dégradation des conditions de travail et de rémunération en direction du futur gouvernement et des parlementaires qui auront à construire les prochaines lois de finances pour 2025», selon Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT Fonction publique.
Les autorités attendent entre 4 000 et 8 000 participants à la manifestation parisienne, qui sera sous vigilance renforcée en raison du contexte politico-social. Parmi les figures politiques, le secrétaire général du Parti socialiste Olivier Faure a notamment annoncé sa participation.
A Paris, cinq établissements scolaires se sont mobilisés avec des blocages partiel ou total de lycées parisiens et plusieurs centaines de lycéens mobilisés, indique par ailleurs le rectorat. Une petite centaine de personnes ont bloqué dans la matinée l’accès au lycée Buffon, à Paris. A Dijon, un incident a été relevé, où un jeune homme a été interpellé après le jet d’un projectile enflammé qui a légèrement blessé le proviseur d’un lycée en marge d’un rassemblement.
Côté ciel, l’aviation civile a demandé aux compagnies aériennes de réduire leurs programmes de vols pour la journée, mais les perturbations semblaient modérées dans la matinée, la direction générale de l’aviation civile ne faisant pas état de retards notables au décollage où à l’arrivée des principaux aéroports français.
«Economies»
L’annonce fin octobre par le gouvernement démissionnaire d’un plan de lutte contre l’«absentéisme» des fonctionnaires pour dégager 1,2 milliard d’euros d’économies a progressivement tendu les relations entre les syndicats d’agents et le ministre désormais démissionnaire de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, avant d’aboutir à une rupture du dialogue social.
Le gouvernement justifiait ces dispositions par la nécessité de faire des «économies» pour relever des finances publiques en berne et ramener le déficit de 6,1 % attendu en 2024 à 5 % du PIB en 2025.
Les syndicats exigeaient notamment qu’il renonce à trois mesures qui ont cristallisé la colère des agents : le passage d’un à trois jours de carence pour les fonctionnaires malades, la réduction de 100 % à 90 % de la rémunération en cas d’arrêt maladie, et la non-reconduction du versement d’une prime en soutien au pouvoir d’achat.
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