Crise politique : après la motion, la leçon de Macron

Rejetant la faute sur les parlementaires au lendemain de la censure, le Président a annoncé qu’il nommerait un Premier ministre dans les jours à venir et qu’il souhaitait un «gouvernement d’intérêt général». Il a aussi assuré qu’il irait au bout de son mandat.

Une allocution mais pas de nom pour Matignon. S’adressant aux Français depuis l’Elysée, jeudi soir, Emmanuel Macron a promis qu’il désignerait «dans les prochains jours» le successeur de Michel Barnier. Vingt-quatre heures après le vote d’une motion de censure ayant renversé le gouvernement, le Président a surtout voulu régler ses comptes, remerciant pour «son dévouement et sa pugnacité» le Premier ministre et ses ministres qui «se sont montrés à la hauteur du moment quand tant d’autres ne l’ont pas été». Dans le viseur du Président, les députés «qui ont décidé en conscience de faire tomber le gouvernement et le budget à quelques jours» de Noël, ceux du RN «qui ont choisi le désordre» et joint leur voix à celles «de l’extrême gauche, avec la complicité du reste du NFP», «dans un front anti-républicain. «Des forces qui, hier encore, gouvernaient la France ont choisi de les aider», fait-il la leçon aux socialistes. Revenant sur son choix de dissoudre l’Assemblée, en juin, Macron ne dirait pas que c’est un échec mais doit bien avouer que ça n’a pas marché : «Cette décision n’a pas été comprise […], beaucoup continuent de me la reprocher.» Après ce presque mea culpa, pas question d’assumer «l’irresponsabilité des autres», prévient Macron qui accuse les oppositions de ne songer qu’à «préparer» une présidentielle anticipée pour le déloger de l’Elysée. Se drapant dans son costume de garant des institutions,