:quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/5SGEX3YDZBDMXDGQHU6PKU7OZ4.jpg)
La crainte d’une grande grève reconductible à la SNCF à l’approche des fêtes de fin d’année. L’Unsa-Ferroviaire et la CFDT-Cheminots, soit deux syndicats sur quatre à la SNCF, ont annoncé ce vendredi 6 décembre renoncer à appeler à une grève reconductible à partir du 11 décembre, après la signature d’un accord social pour les salariés de Fret SNCF transférés dans des filiales en janvier.
Les deux organisations syndicales, considérées comme réformistes, ont annoncé avoir obtenu des garanties pour les 4 500 salariés transférés vers deux filiales au 1er janvier, après la décision de discontinuer Fret SNCF, visé par une enquête de la Commission européenne pour aides publiques illégales. Les cheminots auront la garantie de conserver l’ensemble de leurs droits pendant 36 mois, le temps de négocier un nouveau cadre de travail dans les nouvelles sociétés créées, Hexafret et Technis.
Bras de fer
L’Unsa-Ferroviaire et la CFDT-Cheminots ont également validé un accord social concernant les cheminots transférés dans des filiales TER. Alors que les premiers cheminots de la SNCF vont être transférés dans des filiales nouvellement créées là où le marché est ouvert à la concurrence d’ici une semaine, la direction du groupe ferroviaire s’est engagée à maintenir les droits pendant 24 mois, au lieu de 15 jusqu’à présent.
La sécurisation de l’emploi, c’est-à-dire l’impossibilité d’être licencié, a également été obtenue pour tous les salariés, y compris contractuels – jusqu’ici seuls les salariés au statut, supprimé en 2020, y avaient droit.
Accord sur des hausses de salaires
En revanche, la CGT-Cheminots et Sud-Rail maintiennent leur appel à une grève reconductible pour obtenir un moratoire sur le démantèlement de Fret SNCF. «C’est dommage», a réagi le secrétaire fédéral de Sud-Rail Fabien Villedieu après l’annonce de la CFDT et de l’Unsa. «On aurait pu arracher ce qu’on a réussi à obtenir à Fret, à savoir le maintien des droits pendant trois ans à SNCF Voyageurs [l’entreprise qui gère notamment les TER], ce qui n’est pas le cas», a-t-il déploré. Il a aussi justifié le maintien de l’appel à la grève par le souhait du syndicat d’aller chercher un moratoire sur la privatisation du fret à la SNCF. L’accord signé avec la Commission européenne pour éviter des poursuites prévoit en effet une ouverture du capital – mais minoritaire – en 2026.
La grève du 19 novembre, présentée comme un «ultimatum» avant le mouvement reconductible de décembre, avait peu mobilisé à la SNCF où seul un cheminot sur quatre avait effectivement cessé le travail d’après la CGT. Fin novembre, un accord sur des hausses de salaires moyennes de 2,2 % en 2025, soit légèrement supérieurs à l’inflation, a également été signé par la CFDT et l’Unsa.
Leave a Comment