La chute d’Alep : un tournant dans la guerre civile syrienne
Dix ans de conflit ont été balayés en quelques jours avec la prise rapide d’Alep par les rebelles syriens et les extrémistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS). Le régime de Bachar al-Assad, qui se maintenait au pouvoir depuis 2011, se retrouve fragilisé.
- Une opposition renforcée : HTS et les rebelles de l’armée nationale syrienne, soutenus par la Turquie, ont profité du temps pour se renforcer et se montrer plus “matures”.
- Un islam moins radical : Les rebelles prônent un islam “séculier, moins radical” que HTS, qui a rompu avec Al-Qaida.
- Pas d’exactions contre les minorités : Les rebelles n’ont pas ciblé les civils ni les minorités chrétiennes et kurdes.
Bachar al-Assad, isolé ?
La percée des rebelles coïncide avec les difficultés de ses alliés : l’Iran, le Hezbollah et la Russie, confrontés à des conflits en Israël et en Ukraine.
- La Russie impuissante : Elle n’a pas les moyens d’aider Assad à reprendre Alep, mais pourrait bombarder Idlib pour forcer les rebelles à s’y replier.
- Le Hezbollah épuisé : Il profite du cessez-le-feu avec Israël pour se reconstruire.
- L’Iran passif : Il ne semble pas en mesure d’intervenir.
La Turquie en position de force
Désormais, c’est la Turquie qui est en position de force. Elle a annoncé une réunion avec la Russie et l’Iran sur la Syrie, qui se tiendra à Doha.
La carte de la future Syrie
Sur le terrain, les forces gouvernementales se replient, abandonnant du matériel. Dans le pire des cas, Assad pourrait perdre Homs et se retrouver à la tête d’un petit État alaouite sur la côte.
Le reste de la Syrie se fera sans lui. Les rebelles sunnites s’implanteront durablement dans le sud, tandis que les zones kurdes pourraient rester en place au nord. Les Kurdes se sont déployés dans l’est de Deir Ezzor.
Le morcellement du pays durera encore des années. Les sunnites négocieront-ils une confédération avec les Kurdes ? La réponse reste incertaine et dépendra d’une nouvelle stabilisation du conflit.
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