Le vote de la motion de censure qui a entraîné la chute du gouvernement Barnier, mercredi 4 décembre, a eu des effets bénéfiques pour les passagers des compagnies aériennes.
Ces derniers ont échappé, pour le moment, à l’augmentation de la taxe sur les billets d’avion (TSBA) décidée par l’exécutif pour combler une partie du déficit budgétaire.
Après s’être concertés, vendredi 6 décembre, les dirigeants des compagnies, réunis au sein de la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (FNAM), ont préconisé de rembourser les milliers de passagers qui avaient déjà subi, par anticipation, l’augmentation de la TSBA applicable dès le 1er janvier 2025.
A l’origine, le gouvernement souhaitait un triplement de la TSBA pour collecter, en 2025, un milliard d’euros supplémentaires, dont 850 millions d’euros auprès des compagnies aériennes et 150 millions d’euros sur l’aviation d’affaires.
Peu ravies de cette ponction supplémentaire, les Air France, Air Caraïbes, Corsair et consorts avaient prévenu qu’elles feraient porter le poids de cette hausse sur les passagers.
Dans l’incertitude, elles ont choisi « de rembourser et d’arrêter d’appliquer l’augmentation de la taxe », indique au Monde Pascal de Izaguirre, président de la FNAM.
Sans attendre, Air Caraïbes et French Bee ont ainsi décidé la « suspension immédiate de la collecte de l’augmentation de la TSBA » dès vendredi, a indiqué Christine Ourmières-Widener, présidente des deux compagnies aériennes du groupe Dubreuil.
Effets néfastes de la taxe en quelques semaines d’existence
Disparue avec la censure, il y a fort à parier que l’augmentation de la TSBA soit de retour avec le prochain gouvernement.
Une période de flottement qui agace les compagnies aériennes. Il y a désormais « trop d’incertitudes », pointe le président de la FNAM.
Le patron du syndicat ne sait pas « quel sera le niveau de la TSBA » que le prochain gouvernement fixera.
« Nous ne pouvons pas attendre ! Il n’y a pas de premier ministre, pas de gouvernement et nous allons repartir dans une discussion budgétaire », qui risque de durer, se désole M. de Izaguirre.
On ne devrait pas voir d’augmentation de la taxe avant plusieurs semaines.
« Il n’y a aucune chance pour ce soit le premier janvier, sauf surprise », ajoute-t-il.
Mme Ourmières-Widener redoute, elle, que la taxe soit « remise sur la table de façon rétroactive » par l’Etat.
« Ou alors qu’il décide une mise en place immédiate », précise-t-elle.
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