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Géniale autrice d’interminables sagas explorant les revirements du cœur (Maison Ikkoku, immanquable), l’adolescence ultra-hormonée (Ranma ½, Urusei Yatsura) ou les arcanes du folklore fantastique japonais (Inu-Yasha), Rumiko Takahashi est assurément la plus grande mangaka des années 80-90. Ce qui n’empêchait pas son œuvre d’être difficilement accessible, faute de réédition, avant qu’elle ne reçoive le grand prix de la ville d’Angoulême en 2019. Jusqu’à aujourd’hui, tout un pan de sa bibliographie était porté disparu : celui consacré à ses histoires courtes, plus sociales et grinçantes. Affront corrigé avec la parution d’un coffret réunissant les cinq volumes de son Rumic Theater, merveilleuse tapisserie de destins fugaces dans le Japon de la «décennie perdue» où la crise économique se double d’une perte de foi en l’avenir. Le coup de maître de Takahashi tient à sa capacité à s’emparer des thèmes les plus raides sans jamais se départir de son écriture comique. Qu’il s’agisse d’une histoire d’adultère, de la préparation d’un suicide familial ourdi par un père à la ramasse, des dernières heures d’un hôtel criblé de dettes ou d’un sénior qui se débat avec un licenciement brutal, Takahashi injecte toujours une dose de légèreté et de folie à la gravité de ces portraits d’un Japon de rien, d’une vie faite de compromis domestiques et de petites mesquineries. Au centre de chaque histoire, des femmes, installées comme ultime rempart contre la bêtise des hommes.
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