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Jordan Bardella, président du RN, qui n’a pas été invité par Emmanuel Macron, veut être reçu à l’Elysée. Les insoumis, qui ont eux été invités, refusent toujours d’y aller. Et Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée, à l’aile gauche de la macronie, réclame un gouvernement allant du PS à LR. Chacun campait donc sur ses positions ce dimanche 8 décembre, à la veille de nouvelles consultations du chef de l’Etat pour trouver un remplaçant à Michel Barnier. Après avoir convié vendredi les dirigeants de son camp, puis les socialistes et LR, il recevra ce lundi les écologistes et les communistes. Et ce à la demande du PS, qui a été reçu vendredi et semble prêt à un accord de «non-censure». L’un des favoris pour le job, François Bayrou, semble y croire : «Si je peux aider, je le ferai», a-t-il déclaré dimanche sur France Bleu.
Aux deux extrémités de l’échiquier, les positions restent figées. Jusqu’ici maître du jeu, le RN, brusquement isolé par la décision d’Emmanuel Macron de draguer la gauche modérée, tente de revenir en piste. «Le nouveau Premier ministre va devoir consulter l’ensemble des formations politiques», a déclaré Jordan Bardella, sur France 3. Il insiste : «Je demande à être reçu avec Marine Le Pen de manière à pouvoir exprimer très clairement nos lignes rouges», à savoir le pouvoir d’achat, mais aussi «la compétitivité des entreprises» et un «tournant dans la politique sécuritaire et migratoire».
Nomination «dans les prochaines heures»
Côté LFI, la présidente du groupe insoumis à l’Assemblée, Mathilde Panot, a expliqué sur France Inter pourquoi elle n’irait pas à l’Elysée. «Il n’y a pas de compromis possible, a-t-elle martelé. Nous ne croyons pas une seule seconde qu’il est possible de gouverner avec ceux contre lesquels on a été élus. Et nous ne braderons pas notre programme, nous ne trahirons pas nos électrices et électeurs pour des postes.» Pas d’alliance non plus «avec des gens comme M. Retailleau, qui ne cesse d’insulter nos compatriotes» en parlant «de “Français de papier”, une expression utilisée sous Vichy». Les socialistes tentés de négocier sont priés de s’abstenir : «Ils sont en train de s’aventurer hors du NFP, j’en suis très inquiète et je les appelle à revenir à la raison.» Quant à l’hypothèse François Bayrou à Matignon, LFI la combattra : «Il n’est pas possible pour nous de continuer de quelque manière que ce soit de poursuivre la politique macroniste […] M. Bayrou n’est pas dans l’arc macroniste ?» «Si les socialistes s’allient à la droite, le NFP continuera sans eux», les a avertis Jean-Luc Mélenchon dans les colonnes du quotidien italien la Repubblica.
En revanche, Yaël Braun-Pivet a appelé, comme – entre les lignes – Emmanuel Macron jeudi soir, à un gouvernement allant des socialistes à la «droite républicaine». Et espéré, lors du Grand Jury RTL-Figaro-M6, une nomination «dans les prochaines heures» pour pouvoir boucler un budget avant fin décembre. Pour elle, ces forces politiques doivent d’abord s’accorder sur le fond : une loi agricole, une sur la fin de vie, une autre sur l’accès aux soins, la simplification des normes, voire un scrutin à la proportionnelle. «Si on additionne le socle commun, EPR, le Modem, Horizons, la droite républicaine, Liot et le PS, on arrive à 299 députés : là, vous avez une majorité», calcule-t-elle. «Au PS, de nombreux députés ont le souhait de la responsabilité. Je le salue, j’y crois beaucoup mais ce n’est pas facile.», conclut la députée, qui demande des compromis de tous. Notamment sur un nom controversé : «Il est important que Bruno Retailleau puisse rester à l’Intérieur.» Ce serait pour elle compatible avec la présence de ministres socialistes. Pas sûr que le PS soit d’accord. Et sauf que ce même Bruno Retailleau a déclaré que «la droite ne pourra faire aucun compromis avec la gauche» qui «a pactisé avec les insoumis» et voté «une motion de censure irresponsable».
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