Chute de Bachar al-Assad : le ministère de l’Intérieur envisage la suspension des dossiers d’asile syriens

Chute de Bachar al-Assad : le ministère de l’Intérieur envisage la suspension des dossiers d’asile syriens

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Fermeture des portes

En droite ligne du voisin allemand, Beauvau a fait part à la presse lundi 9 octobre de son intention de donner un coup de frein aux demandes d’asile après le changement de régime en Syrie. L’Ofpra, qui a la main sur le dossier, a affirmé de son côté que ce genre de décision n’avait rien d’inhabituel.

Un changement de régime et une fermeture des portes pour les réfugiés syriens ? Le ministère de l’Intérieur français, encore dirigé par un Bruno Retailleau qui a fait de la baisse de l’immigration son cheval de bataille, a indiqué lundi 9 décembre «travailler sur une suspension des dossiers d’asile en cours provenant de Syrie», avant que l’Ofpra ne nuance la portée de cette annonce.

«Une décision devrait aboutir dans les heures qui viennent», avait prévenu le ministère de l’Intérieur sur une boucle de messagerie dédiée aux médias avant de préciser que l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) était en charge du dossier. L’Ofpra, établissement public bénéficiant d’une «indépendance fonctionnelle», a ensuite précisé «suivre attentivement la situation en Syrie» dans un communiqué. «Comme toujours en cas de situation évolutive dans un pays d’origine de demandeurs d’asile, cela peut conduire à suspendre provisoirement la prise de décision sur certaines demandes d’asile émanant de ressortissants syriens, en fonction des motifs invoqués», a détaillé l’Ofpra.

En 2023, plus de 4 465 demandes d’asile de ressortissants syriens ont été enregistrées en France et 2 500 depuis le début 2024, selon les derniers chiffres de l’Ofpra chargé d’examiner les demandes. Environ 700 demandes dont des mineurs sont toujours en cours de traitement. Le statut de réfugié défini par la Convention de Genève de 1951 reconnait comme tel toute personne craignant d’être persécutée dans son pays d’origine «du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques».

La position du RN, un «contresens absolu»

En pleine crise politique, alors que le pays doté d’un gouvernement démissionnaire est à la recherche d’un nouveau Premier ministre, le président du Rassemblement national Jordan Bardella s’est dit dimanche inquiet du «risque d’un déferlement migratoire», après la chute du dictateur syrien, qui a provoqué un choc au sein de l’extrême droite hexagonale. «Un contresens absolu», lui avait répondu Jean-Noël Barrot lundi matin sur France Info. «La France a conditionné […] le retour des réfugiés […] ne pouvait advenir que dans la mesure où ils pouvaient rentrer en Syrie en sécurité, la sécurité n’étant encore tout à fait assurée. […] Cette transition politique doit le permettre de manière à ce que le million de réfugiés syriens au Liban, les millions de réfugiés syriens en Jordanie, ceux qui en Europe souhaiteraient revenir, puissent le faire en toute sérénité.»

Plus tôt dans la journée, l’Allemagne, premier pays européen d’accueil des Syriens, avait annoncé suspendre ses décisions sur ces demandes d’asile. Le débat avait été lancé notamment par l’extrême droite et la droite conservatrice, alors que le pays est en pleine campagne électorale. Des décisions similaires avaient été prises en Suède ou encore en Autriche.

Libération

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