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Jugés depuis trois mois à la cour criminelle départementale du Vaucluse, Dominique Pelicot et 50 hommes sont accusés d’avoir violé son ex-épouse sous soumission chimique. Parmi eux, Christian L., pompier de 56 ans, évoque un «black-out» la nuit des faits.
Pendant plus de trois mois, Libération a suivi le procès des viols de Mazan au tribunal judiciaire d’Avignon. Le principal accusé, Dominique Pelicot, est l’architecte d’un système tentaculaire de violences sexuelles sous soumission chimique, dans le cadre duquel il a violé et fait violer celle qui était alors sa femme, Gisèle Pelicot, par des inconnus recrutés en ligne. A ses côtés, 50 coaccusés se sont succédé à la barre de la cour criminelle départementale du Vaucluse. Libération dresse le profil de ces hommes, la plupart poursuivis pour «viol aggravé», avant le verdict prévu d’ici au 20 décembre.
Nom : Christian L.
Age : 56 ans
Profession : pompier
Faits : une venue, le 19 janvier 2019
Statut : comparaît détenu, en détention provisoire depuis 46 mois pour «viol aggravé» et «détention d’images pédopornographiques»
Peine requise : 14 ans
Il a assisté à quasiment toutes les audiences, toujours assis près de la vitre au fond du box, pour «comprendre le dossier». Se passant la main dans sa longue barbe, Christian L. revient à la barre sur son «enfance idyllique», dans «un décor à la Pagnol», retrace sa carrière de pompier, ses burn-out. Cet homme de 56 ans met en opposition cette vie au service des autres avec les accusations de «viol aggravé» et «détention d’images pédopornographiques». «Ça ne peut pas être moi avec mes valeurs.» Adepte de libertinage, Christian L. «passai[t] [s]es journées» sur Coco. Il croit discuter avec un couple lorsqu’il entre en contact avec Dominique Pelicot.
Le pompier se souvient de son arrivée à Mazan, accueilli par le retraité qui dit avoir «donné un cachet» à Gisèle Pelicot ou «un somnifère», car elle est «trop timide», mais qu’elle «va se réveiller». Ensuite, c’est le «black-out» jusqu’au moment où il récupère sa voiture. Christian L. suspecte d’avoir été drogué, ce que Dominique Pelicot conteste. «Sur les vidéos, c’est mon corps, mais c’est pas mon cerveau.» Il dit avoir découvert les faits en garde à vue, sur les vidéos, où on le voit lever le pouce en signe de satisfaction ou encore tomber du lit lors d’un mouvement réflexe de la victime. «Un scénario», maintient-il. Laissant éclater sa colère contre la presse, il tonne : «Je n’ai plus d’enfants, plus de compagne.» Concernant la détention d’images pédopornographiques, il minimise : «Il n’y en a que quatre.» Et se dédouane en affirmant avoir voulu participer à «virer» les pédocriminels des «sites de tchat».
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