Rencontre
Article réservé aux abonnés
La photographe gazaouie de 34 ans devait quitter l’enclave le 9 octobre 2023 pour entamer un an de résidence de création à la Cité internationale des arts à Paris. Elle est finalement arrivée en France en janvier et présente aujourd’hui son travail dans une exposition à Metz et à l’Institut du monde arabe.
D’un côté, la rue de Rivoli à Paris. De l’autre, la route Salah Al-Deen, plus grande artère traversant la bande de Gaza. Il s’agissait de connecter ces deux axes de circulation, par le biais d’une grande frise photographique. Le projet devait s’intituler «En mémoire de demain». C’est avec cette idée en tête que, début 2023, Rehaf al-Batniji, artiste gazaouie de 34 ans, candidatait pour une résidence d’un an à la Cité internationale des arts de Paris. Ce lieu unique, abritant des artistes du monde entier, parfois en exil, est situé sur les quais de Seine, non loin de la rue de Rivoli. Là-bas, à la faveur d’un partenariat historique avec l’Institut français de Gaza, des dizaines d’artistes palestiniens ont déjà pu travailler pendant des mois. Rehaf a sauté de joie à l’annonce de la nouvelle : la voici donc nouvelle lauréate. Restait juste, maintenant, à embrasser la famille, boucler les bagages et rouler jusqu’à l’aéroport. Date du vol qui devait l’amener à Paris : 9 octobre 2023.
Raconter à nouveau cette histoire, ce moment où le Hamas dévaste le poste-frontière d’Erez pour massacrer des civils israéliens, ce moment où Rehaf comprend qu’il ne s’agit plus de partir en France, ces mois d’horreur qui ont suivi sous le déluge de bombes qui réduiront la maison d’enfance en cendres et des dizaines de membres de la famille en cadavres, et cette fuite par l’Egypte pour finalement arriver saine et sauve à la Cité internationale des arts en janvier, raconter tout cela, dit-elle aujourd’
Leave a Comment