A l’Assemblée, socialistes et macronistes peinent à s’entendre : « On se sépare toujours au moment du vote »

A l’Assemblée, socialistes et macronistes peinent à s’entendre : « On se sépare toujours au moment du vote »

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Toujours à la recherche d’un premier ministre, Emmanuel Macron poursuit les consultations dans le but de constituer un gouvernement d’intérêt général. En parallèle, ses partisans à l’Assemblée nationale tentent de trouver des soutiens, afin d’éviter une nouvelle censure.

Dans les rangs de la coalition présidentielle, ceux qui redoutent par-dessus tout de se retrouver à nouveau dans la main de la cheffe de file des députés Rassemblement national, Marine Le Pen, nourrissent l’espoir d’attirer à eux les 66 députés du Parti socialiste (PS) et apparentés.

S’il existait déjà lors des trois mois d’existence du gouvernement de Michel Barnier, cet objectif est devenu encore plus crucial depuis sa chute. Mardi 10 décembre, les partis soutenant le gouvernement démissionnaire devaient se retrouver à l’Elysée, avec les écologistes, les communistes et donc les socialistes, afin d’explorer les pistes pour bâtir un gouvernement plus stable.

Ces derniers mois, le MoDem s’est montré particulièrement actif pour jeter des ponts avec les socialistes, par le biais de Bernard Cazeneuve. L’ancien premier ministre de François Hollande était l’invité d’honneur des universités de rentrée du parti de François Bayrou, le 28 septembre, à Guidel (Morbihan), une semaine seulement après la nomination du gouvernement Barnier. « Nous avons besoin de ceux qui sont au gouvernement et de ceux qui n’y sont pas encore », avait alors justifié le maire de Pau, qui plaidait, quelques semaines plus tôt, en faveur de la nomination de M. Cazeneuve à Matignon.

Peu envisagent le salut du PS en dehors de l’union de la gauche

Etait-ce le bon vecteur ? Mercredi 13 novembre, une cinquantaine de députés se pressent à une conférence de Bernard Cazeneuve à l’Assemblée nationale. Parmi eux, seulement deux socialistes. Et pas les plus proches de lui politiquement : Jérôme Guedj (Essonne), ancien frondeur, et Philippe Brun (Eure), qui a quitté le parti pendant le mandat Hollande, avant d’y revenir quand M. Cazeneuve l’a quitté, en 2022.

Qu’à cela ne tienne. Pour les centristes, l’entrée du PS dans la coalition gouvernementale constitue une condition sine qua non pour garantir la stabilité d’un futur exécutif. Le MoDem considère que l’échec des législatives anticipées impose une inflexion de la politique menée par la coalition présidentielle.

Mis à part le thème de la justice fiscale, où le MoDem et le PS ont effectivement collaboré lors des débats sur le projet de loi de finances, les réponses restent floues sur la nature de cette inflexion. Cela n’empêche pas Erwan Balanant (MoDem, Finistère) d’affirmer qu’« à part sur des positions de principe électorales il n’y a pas grand-chose qui [l]e sépare des socialistes ». Les appels de l’ex-coalition gouvernementale à une collaboration avec les « sociaux-démocrates » et la « gauche de gouvernement » suscitent toutefois une incrédulité certaine chez de nombreux députés PS.

Le Monde

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