:quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/24BGZPTXOJC4HIWVDYFBLHEDV4.jpg)
Dossiers liés
Jugés depuis trois mois à la cour criminelle départementale du Vaucluse, Dominique Pelicot et 50 hommes sont accusés d’avoir violé son ex-épouse sous soumission chimique. Parmi eux, Boris M., 37 ans, avait consommé des toxiques avant de venir mais pense avoir été drogué sur place.
Pendant plus de trois mois, Libération a suivi le procès des viols de Mazan au tribunal judiciaire d’Avignon. Le principal accusé, Dominique Pelicot, est l’architecte d’un système tentaculaire de violences sexuelles sous soumission chimique, dans le cadre duquel il a violé et fait violer celle qui était alors sa femme, Gisèle Pelicot, par des inconnus recrutés en ligne. A ses côtés, 50 coaccusés se sont succédé à la barre de la cour criminelle départementale du Vaucluse. Libération dresse les profils de ces hommes, la plupart poursuivis pour «viol aggravé», avant le verdict prévu d’ici au 20 décembre.
Nom : Boris M.
Age : 37 ans
Profession : agent d’exploitation dans une société de transport
Faits : une venue, la nuit du 25 au 26 janvier 2020
Statut : comparaît libre, après 17 mois en détention provisoire pour «viol aggravé»
Peine requise : 12 ans
Boris M. avait reconnu durant l’instruction avoir rencontré Dominique Pelicot sur le salon «A son insu» du site Coco, avant de se rétracter à la barre. Le retraité lui aurait dit qu’ils avaient reçu des amis ce 25 janvier 2020, lui demandant d’attendre leur départ pour se mettre en route. En arrivant, cet agent d’exploitation dans une société de transports, ayant longtemps œuvré dans l’entreprise familiale, constate que Gisèle Pelicot «baragouine comme quelqu’un de saoul». Son état ne l’arrête pas. Sur l’une des vidéos, Dominique Pelicot le prévient : «Ça va la réveiller, ça va la réveiller.» Boris M. «ne percute pas». Refusant la qualification de viol, il note : «Elle a été victime d’un viol à cause de son mari, moi j’ai été utilisé par son mari comme un jouet.» Boris M. sous-entend qu’il aurait pu être drogué, ce que Dominique Pelicot conteste. «Vous rentrez dans cette maison, vous êtes lobotomisé», assure le coaccusé.
La plaidoirie de son avocat
Avant de venir, il avait consommé «trois joints, deux rails de coke et des verres de whisky». Proche de ses parents, Boris M. a connu une enfance heureuse. En 2014, sous l’emprise d’alcool et de stupéfiants, il subit un grave accident. Il frôle la mort, «reste à l’hôpital six mois sans bouger», perd 40 kg. Sa consommation de toxiques devient addiction. Cette épreuve lui ayant laissé de graves séquelles physiques et psychiques finit par le séparer de sa conjointe, avec qui ce célibataire, sans enfant, est resté en bons termes. Des échanges ont perduré avec Dominique Pelicot jusqu’en mai 2020. «Il m’a rappelé pour qu’on se revoie, je lui ai dit que le scénario, c’était pas mon délire.»
Leave a Comment