«Je suis victime de ruse caractérisée» : le profil de Redouane E. accusé du procès des viols de Mazan

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Procès des viols de Mazandossier

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Jugés depuis trois mois à la cour criminelle départementale du Vaucluse, Dominique Pelicot et 50 hommes sont accusés d’avoir violé son ex-épouse sous soumission chimique. Parmi eux, Redouane E., infirmier, dit s’être exécuté par peur.

Pendant plus de trois mois, Libération a suivi le procès des viols de Mazan au tribunal judiciaire d’Avignon. Le principal accusé, Dominique Pelicot, est l’architecte d’un système tentaculaire de violences sexuelles sous soumission chimique, dans le cadre duquel il a violé et fait violer celle qui était alors sa femme, Gisèle Pelicot, par des inconnus recrutés en ligne. A ses côtés, 50 coaccusés se sont succédé à la barre de la cour criminelle départementale du Vaucluse. Libération dresse les profils de ces hommes, la plupart poursuivis pour «viol aggravé», avant le verdict prévu d’ici au 20 décembre.

Nom : Redouane E.

Age : 55 ans

Profession : infirmier

Faits : une venue, en 2019

Statut : libre, après dix mois de détention provisoire fin 2021

Peine requise : 12 ans de réclusion criminelle pour «viol aggravé»

Redouane E. est en colère et bien décidé à le faire savoir à la cour. Agité sur son banc durant les audiences, le quinquagénaire se révèle tout aussi offensif à la barre en évoquant sa venue une nuit de juin 2019 chez les Pelicot. Cet homme sans enfant – une procédure d’adoption a été interrompue après son arrestation –, heureux en mariage mais aux besoins sexuels importants, venait pour une rencontre libertine, version cinéma : «Le but c’était de faire un film. Il était question d’un sommeil simulé.» Cet infirmier libéral, formé en anesthésie, ne s’est pourtant pas interrogé devant le corps inerte de Gisèle Pelicot. «Un infirmier, c’est un être humain, il a peur comme les autres», rétorque-t-il, affirmant avoir eu le «trac de sa vie» en rencontrant Dominique Pelicot et son «regard terrifiant» : «J’ai eu peur de le frustrer, soutient-il en pleurant. J’ai essayé de faire le bon élève pour trouver le bon moment pour partir.»

«Durant les longues minutes où l’on vous voit toucher madame Pelicot, on doit guetter un signe qui laisserait penser que vous étiez terrorisé», interroge la cour après la diffusion des vidéos. «Comment vous déduisez que je ne cherche pas à la réveiller ?» ose l’intéressé, qui a développé une défense singulière : «Je suis victime de ruse caractérisée», d’un complot du couple. Sa colère s’adresse aux enquêteurs qui n’ont pas pris au sérieux les «informations troublantes» qu’il aurait rassemblées sur les deux retraités. Gisèle compris : «Son portable est une pièce à conviction centrale et on n’a jamais cherché. Je demande qu’on soit traités à égalité : il n’y a pas une parole sacrée face à une parole négligeable.»

Libération

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