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Biodiversité
Le gouvernement américain a annoncé mardi 10 décembre vouloir placer ce célèbre papillon sur la liste des espèces menacées. L’objectif, en l’inscrivant dans la loi fédérale, est de mieux le préserver en créant notamment des zones protégées.
Ses grandes ailes orange dessinées de noir se font de plus en plus rares. Pour protéger le papillon monarque, le gouvernement américain a annoncé, mardi 10 décembre au soir, sa volonté de le placer sur la liste des espèces menacées. Une mesure qui permettrait de faciliter les efforts de préservation puisqu’encadrée dans la loi fédérale américaine de protection des espèces en danger. Adoptée en 1973, l’«Endangered Species Act» – loi sur les espèces en danger en français – a notamment permis par le passé de sauver de l’extinction l’emblème même du pays, le rapace appelé pygargue à tête blanche, ou encore le loup gris.
Le papillon monarque a quasiment disparu des paysages américains au cours des dernières décennies en raison de la perte de son habitat, des insecticides et du réchauffement climatique. L’espèce bénéficie déjà d’un statut particulier, à l’échelle internationale, afin de contenir la menace d’extinction. En 2022, le monarque avait été placé sur la liste rouge des espèces en danger d’extinction de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN).
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Mais deux ans après, le danaus plexippus est toujours gravement menacé, notamment aux Etats-Unis. Ces papillons se divisent en deux populations migratrices en Amérique du Nord. La population «orientale», plus nombreuse, a chuté d’environ 80 % depuis les années 1980, tandis que la population «occidentale», présente sur la côte ouest américaine, s’est effondrée de plus de 95 %.
Un constat partagé, et déploré, par Dan Ritzman, du groupe de défense de l’environnement du Sierra Club : «Depuis trente ans, nous assistons à l’effondrement de la population de papillons monarques. Il est clair que les monarques ne peuvent pas prospérer – et risquent de ne pas survivre – sans protection fédérale».
La menace Trump
L’inscription du monarque sur la liste des espèces menacées «invite le public à participer comme jamais auparavant à l’élaboration des efforts de conservation du monarque», a expliqué Martha Williams, directrice du ministère américain de la pêche et de la faune sauvage (FWS). La mesure vise notamment à créer des zones protégées sur la côte californienne pour abriter au cours de l’hiver les papillons voyageurs. «Fournir aux monarques suffisamment d’asclépiades [plante dont se nourrissent les chenilles, ndlr] et de plantes à nectar, même dans de petites zones, peut les aider à se rétablir», a expliqué Martha Williams.
Désormais soumise à une période de commentaires publics, cette initiative pourrait néanmoins être mise à mal par le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, qui avait considérablement affaibli la loi protégeant les espèces menacées, lors de son premier mandat.
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