Après la chute d’Assad, un retour très hypothétique pour les Syriens d’Allemagne

En 2015, le pays avait ouvert ses frontières à près d’un million de réfugiés. Bien intégrés, beaucoup ne souhaitent pas retourner en Syrie. A l’approche des élections, la droite fait pourtant campagne sur le thème de leur retour rapide.

Retourner au pays ? Maintenant ? Pour Ahmad, il n’en est pas question. Le cuisinier du restaurant Aldimashqi, situé près de la grande artère commerciale de Neukölln, un quartier emblématique de Berlin connu pour son importante communauté musulmane, est déterminé à rester malgré la chute, le 8 décembre, du régime de Bachar al-Assad. «Je ne repartirai pas en Syrie», lâche-t-il. Les mains pleines de farine, il explique dans de grands gestes que sa vie est ici, dans la capitale allemande, où il vit depuis près de dix ans. «J’ai un travail, deux enfants de 8 et 11 ans qui sont à l’école. Le plus jeune est né à Berlin. Nous avons tous la nationalité allemande, dit-il avant de conclure. Danke, Mama Merkel !»

Il y a bientôt dix ans, en 2015, les premiers Syriens qui fuyaient la guerre civile étaient accueillis les bras ouverts par les Allemands – ils sont près d’un million aujourd’hui. Angela Merkel avait laissé les frontières ouvertes pour éviter une catastrophe humanitaire. «Nous allons y arriver», avait-elle déclaré à ses administrés pour assurer que l’intégration des réfugiés était possible. Une expres