La Chine sans retenue dans ses projets de barrage au Tibet

Après quatre ans de recherches, l’ONG International campaign for Tibet publie un rapport qui documente un programme colossal de constructions hydroélectriques entamées depuis les années 2000 malgré les coûts énormes pour les populations et les risques environnementaux.

C’est l’autre mainmise de la Chine sur le Tibet : ses rivières de plus en plus hérissées de barrages hydroélectriques. Le phénomène n’est certes pas nouveau. La colonisation et l’annexion des plateaux tibétains par le parti communiste chinois depuis 1950 avaient pour but le contrôle de cette région très stratégique et l’exploitation de ses matières premières. Il manquait toutefois une étude récente sur l’emprise de Pékin dans la région himalayenne.

En publiant un rapport documenté et relativement complet, l’ONG International campaign for Tibet (ICT) lève un voile sur cette région verrouillée par le régime de Xi Jinping. «Nous avons voulu montrer ce qui se passait dans cette zone frontalière inaccessible dans l’ouest du pays, mais aussi révéler les réalisations et les projets des autorités chinoises qui tentent par tous les moyens de cacher les informations, de harceler la société civile, tout en se livrant à une opération d’éco-blanchiment (greenwashing en anglais) autour de ses barrages», explique Tenzin Palmo, chercheuse tibétaine et chargée de plaidoyer pour ICT.

1,8 milliard d’habitants concernés

Elle a passé plus de quatre ans à collecter des informations en ligne sur les projets lancés, la communication officielle du gouvernement