«Une colère simple» : Davide Longo, un petit coup de darkweb entre rigatonis et artichauts frits

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Le commissaire Vincenzo Arcadipane tourne en rond dans sa vie depuis sa séparation d’avec Mariangela. Même sa psy, Ariel, ne parvient pas à grand-chose avec lui. Pire, il tourne aussi en rond dans sa nouvelle enquête. Une histoire de femme battue sans explication à la sortie d’une station de métro à Turin. Un garçon bizarre a aussitôt été arrêté mais le policier doute de sa culpabilité. Affaire d’instinct peut-être. Pour se détendre, il suce des «sucaï» qui font monter en flèche son diabète. Il caresse la tête de son chien Trepet, une vieille carne à trois pattes qui pue comme il respire, mais ça ne l’empêche pas de penser que la vie est un casse-tête. Pour ne rien arranger, Corso Bramard, son ancien chef (voir l’Affaire Bramard) est rongé par le cancer et Isa, leur adjointe, est plus illuminée que jamais. Heureusement qu’il leur reste les rigatonis bien assaisonnés et les artichauts frits pour agrémenter la vie quotidienne et les déjeuners de copains.

Reformé pour la troisième aventure de cette série piémontaise, le trio va devoir tâter du «Darkweb» et ils n’ont pas l’habitude. Dans ce monde parallèle, les humains ne comptent pas et les cadavres ressemblent à des marionnettes sans ficelles. Ils se font aider par un quatrième larron, ex-flic, Luigi Normandia, un personnage totalement dingue qui va encore ajouter du piment à cette histoire déjà invraisemblable mais fascinante.

Cette fiction tient d’abord par l’écriture de Davide Longo, un romancier, auteur de théâtre, documentariste et enseignant. L’homme aime les citations, les digressions, les personnages anticonformistes, étalant une culture littéraire du meilleur goût. Les amateurs d’enquêtes bien cadrées n’y trouveront pas leur compte mais si on apprécie la fantaisie, la mélancolie d’une aube prometteuse et les histoires d’amour entre un flic dépressif et une psy invalide, tout redevient possible.

Une colère simple de Davide Longo, traduit de l’italien par Marianne Faurobert, éditions du Masque, 400 pp, 22,50 euros.