«Je suis quelqu’un de gentil, de calme» : le profil de Cyrille D. accusé du procès des viols de Mazan

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Procès des viols de Mazandossier

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Jugés depuis trois mois par la cour criminelle départementale du Vaucluse, Dominique Pelicot et 50 hommes sont accusés d’avoir violé son ex-épouse sous soumission chimique. Parmi eux, Cyrille D., qui avait réussi à mener une vie normale après une enfance chaotique.

Pendant plus de trois mois, Libération a suivi le procès des viols de Mazan au tribunal judiciaire d’Avignon. Le principal accusé, Dominique Pelicot, est l’architecte d’un système tentaculaire de violences sexuelles sous soumission chimique, dans le cadre duquel il a violé et fait violer celle qui était alors sa femme, Gisèle Pelicot, par des inconnus recrutés en ligne. A ses côtés, 50 coaccusés se sont succédé à la barre de la cour criminelle départementale du Vaucluse. Libération dresse les profils de ces hommes, dont la quasi-totalité étaient poursuivis pour «viol aggravé», avant le verdict prévu d’ici au 20 décembre.

Nom : Cyrille D.

Age : 54 ans

Profession : Employé dans le BTP.

Faits : Une venue à Mazan, dans la nuit du 2 au 3 septembre 2019.

Statut : Comparaît libre, sous contrôle judiciaire, après huit mois de détention provisoire. Casier judiciaire néant.

Peine requise : Douze ans de réclusion criminelle.

A la barre, Cyrille D. retrace son enfance chaotique avec des mots-clefs, qu’il jette les uns après les autres sans prendre le temps de les lier. Le père ? «Je le surnommais Hitler. Violent, grosse colère, alcoolisme…» Un jour, ce dernier lui inflige «une grosse branlée» devant tous ses camarades du collège. Lui et sa sœur sont alors placés, dans des familles séparées. Cyrille D. multiplie les fugues et arrêtera l’école en cinquième. Devenu adulte, il parvient un temps à prendre le contrepied de ce passé douloureux : il se réfugie dans le sport, se marie et devient père de deux enfants. Contraint d’arrêter le football à 38 ans à cause d’une blessure, il compense en se réfugiant dans l’alcool. «Cyrille D. est une personnalité attachante aux yeux de ses proches [qui le qualifient de] “généreux”, “sociable” et “serviable dans tous les pans de sa vie», relève l’expertise psychologique.

Il dit s’être inscrit sur le site coco.fr pour pallier des frustrations dans sa vie intime. Le soir où Cyrille D. prend la route vers le pavillon de Mazan, sa femme, dont il est aujourd’hui divorcé, est alors en vacances. Il reconnaît que Dominique Pelicot lui a dit que Gisèle Pelicot, son épouse, avait «pris des cachets», «pour se détendre». Cyrille D. reconnaît le viol. Mais pourquoi est-il resté ? «J’étais bloqué. Je trompais ma femme. Je me demandais ce qui se passait. Je faisais confiance [à Dominique Pelicot]. Ça n’a rien à voir avec ma jeunesse. Je suis impulsif et tout mais je ne suis pas violent. Je suis quelqu’un de gentil, de calme, bisous, câlin, affectueux. […] J’ai pas fait le bon choix. J’ai pas pu reculer.» Sur la vidéo, on voit Cyrille D. infliger de multiples pénétrations vaginales et buccales, allant jusqu’à provoquer des suffocations de la victime, a rappelé le ministère public pendant son réquisitoire. «Pour moi, dire : “Oui c’est bien un viol n’est pas une reconnaissance pleine et entière, car Cyrille D. s’est retranché derrière Dominique Pelicot, en disant qu’il l’avait trompé et qu’il s’était montré insistant», a poursuivi l’avocate générale en requérant douze ans de réclusion criminelle.

Libération

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