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Jugés depuis trois mois par la cour criminelle départementale du Vaucluse, Dominique Pelicot et 50 hommes sont accusés d’avoir violé son ex-épouse sous soumission chimique. Parmi eux, le doyen, 74 ans, qui se pose en victime bien plus qu’en coupable.
Pendant plus de trois mois, Libération a suivi le procès des viols de Mazan au tribunal judiciaire d’Avignon. Le principal accusé, Dominique Pelicot, est l’architecte d’un système tentaculaire de violences sexuelles sous soumission chimique, dans le cadre duquel il a violé et fait violer celle qui était alors sa femme, Gisèle Pelicot, par des inconnus recrutés en ligne. A ses côtés, 50 coaccusés se sont succédé à la barre de la cour criminelle départementale du Vaucluse. Libération dresse les profils de ces hommes, dont la quasi-totalité étaient poursuivis pour «viol aggravé», avant le verdict prévu d’ici au 20 décembre.
Nom : Jean-Marc L.
Age : 74 ans.
Profession : Chauffeur routier à la retraite.
Faits : Une venue, la nuit du 6 mai 2017.
Statut : Comparaît libre après 9 mois de détention provisoire. Son casier judiciaire comporte cinq condamnations pour vol, recel et blessures involontaires avec ITT de moins de 3 mois par un conducteur de véhicule.
Peine requise : 10 ans de réclusion criminelle.
Au psychiatre chargé de l’expertiser pendant sa détention provisoire, Jean-Marc L. dit ceci à propos des faits : «Vous savez docteur, on est nombreux à s’être fait avoir.» «Il a ensuite énuméré un panel de mis en cause, plutôt bien installés dans la vie, pour dire qu’il était à la fois coupable, mais aussi un peu victime», analyse le médecin au moment de livrer ses conclusions devant la cour criminelle du Vaucluse. «Un peu victime d’une arnaque de cul», aurait même précisé l’homme de 74 ans, doyen des accusés. Cet ancien chauffeur routier – «international», précise-t-il – «garde un excellent souvenir de son enfance» et se présente comme ayant «deux hobbys : les femmes et les voyages».
Adepte du libertinage depuis qu’il s’est séparé de la mère de son fils, Jean-Marc L. a répondu «non» quand le président de la cour, Roger Arata, lui a demandé s’il reconnaissait les faits. L’accusé a rencontré Dominique Pelicot sur le parking d’un Auchan pour convenir d’un rendez-vous, après leur première prise de contact sur le site Coco.fr. Alors que son hôte lui aurait proposé de revenir avec des copains, il en parle à un ami, qui aurait refusé en lui disant qu’il s’agissait d’un viol. A la barre, Jean-Marc L. reconnaît : «Avec le recul, j’aurais dû réfléchir.»
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