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Parutions
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A lire cette semaine : des comptes à régler, l’odeur de renfermé, une sensibilité extrême au beau, «un texte sauvage», une contre-académie en zinc, d’inexplicables crises de jalousie, «le sentiment d’une ouverture indécise au temps» et l’«extension du domaine de la guerre».
Romans
Richard Morgiève, la Mission
Joëlle Losfeld, 240 pp., 20 €.
C’est un drôle de livre qui débute comme un roman historique, le 6 juin 1944, et se termine de façon quasi onirique dans une sorte de road-trip aux frontières du surnaturel. La première partie est magnifique, du Morgiève comme on l’aime avec son écriture sobre, belle, poignante. On suit un jeune de 17 ans, Jacques, sans famille, un peu paumé, qui se retrouve enrôlé dans un groupe de résistants alors que les alliés viennent de débarquer. «C’était la première fois que je me confiais. Bonnet a hoché la tête. « oui, c’est beau, Jacques, c’est très beau… L’ordinaire est extraordinaire. » Il n’a rien ajouté et c’était comme si j’avais entendu que c’était pour ça qu’on se battait.» Mais les résistants ont aussi des comptes à régler entre eux et Jacques est pris entre deux feux. Il s’en sort par miracle, chaque fois sauvé par une bonne âme, et finit même par tomber fou amoureux d’un soldat allemand blessé dont il assiste quelques minutes aux derniers soupirs avant d’endosser son identité et d’entreprendre le voyage qu’il comptait faire. A partir de là, on découvre une autre ambiance, un autre univers et presque même une autre écriture. A.S.
Anita Brookner, Regardez-moi
Traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Fanchita Gonzalez Batlle. Bartillat, 228 pp., 19 €.
A un moment, Frances Hinton croise son reflet. «Petite, menue, indéniablement chic, pas un cheveu qui dépasse», c’est apparemment quelqu’un «sur qui on peut compter pour ne jamais gêner personne ni en public ni en privé». Elle vit à Londres dans un vaste appartement, travaille dans une bibliothèque, sort peu. Ri
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