Echec des négociations en vue de la reprise de la Fonderie de Bretagne, 350 emplois menacés

Echec des négociations en vue de la reprise de la Fonderie de Bretagne, 350 emplois menacés

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Crise industrielle

L’imposante usine de pièces automobiles basée à Caudan (Morbihan) a annoncé ce vendredi 20 décembre l’échec des négociations en vue de sa reprise par le fonds Private Assets. En cause : le refus de Renault de s’engager sur des commandes et de privilégier une production à l’étranger.

C’est un coup dur à quelques jours des fêtes de fin d’année. La Fonderie de Bretagne a annoncé ce vendredi 20 décembre l’échec des négociations en vue de sa reprise par le fonds Private Assets. L’usine de pièces automobiles qui emploie 350 personnes à Caudan (Morbihan) a accusé Renault d’avoir fait capoter le projet d’accord en refusant de s’engager sur un volume de commandes. La Fonderie de Bretagne (FDB) est «froidement exécutée par Renault Group à la veille de Noël», écrit la société dans un communiqué publié ce vendredi. «Cette décision inique condamne la faisabilité du projet de reprise de Fonderie de Bretagne et va provoquer à très court terme la fermeture de l’entreprise», a-t-elle ajouté.

Héritière des Forges d’Hennebont, créées en 1860, la Fonderie de Bretagne est implantée à Caudan depuis 1965. Elle produit des pièces de châssis, des pièces moteur et des pièces de boîtes de vitesses. En 2022, Renault a vendu FDB au fonds d’investissement allemand Callista Private Equity. Mais il est resté son principal client, représentant 95 % de son chiffre d’affaires en 2024. En juillet, la Fonderie de Bretagne, dont les salariés produisent des pièces en fonte pour les suspensions comme pour les échappements, a entamé des négociations avec le fonds d’investissement allemand Private Assets pour sa reprise, alors que l’usine est en grave déficit.

Délocaliser les productions et sacrifier 350 emplois

Selon la direction de FDB, le fonds Private Assets, déjà propriétaire d’un groupe de fonderies Procast Guss basées en Allemagne et en Espagne, s’est déjà engagé à apporter 11 000 tonnes de production au plan de charge. «Il manquait encore 2,9 millions d’euros et il manquait surtout de la visibilité sur les volumes commandés par Renault à FDB pour les années 2025, 2026 et 2027 pour finaliser un accord», a indiqué la Fonderie de Bretagne dans son communiqué, soulignant qu’il «est essentiel […] que la décroissance des commandes de Renault soit maîtrisée».

Selon le communiqué, Renault Group a refusé la dernière proposition de Private Assets «car il a déjà planifié de délocaliser les productions de Fonderie de Bretagne et qu’il préfère sacrifier 350 emplois en France plutôt que de revenir sur sa stratégie».

Pour Sophie Binet, cette décision de Renault est une «honte». «3 jours avant Noël, Renault met 350 salariés à la rue car il préfère organiser la production en Espagne et en Roumanie […] L’état est actionnaire. L’entreprise bénéficie de centaines de millions d’aides publiques. J’appelle Emmanuel Macron à intervenir d’urgence», a écrit la secrétaire générale de la CGT dans un message posté sur X en début d’après-midi. «Renault se comporte comme un patron voyou en laissant fermer des entreprises industrielles très solides, sachant que ça fait quatre ans qu’on travaille sur la diversification et qu’il y avait tout un réseau d’entreprises qui elles, contrairement à Renault, s’étaient engagées», a ajouté Sophie Binet auprès de l’AFP.

«Renault doit désormais faire face à ses responsabilités»

La direction générale de la Fonderie de Bretagne a fait part de «son profond dégoût et sa colère face au cynisme froid de Renault, qui a attendu la crise politique et la veille de Noël pour acter définitivement son refus de faire la moindre concession», dans le communiqué.

L’Etat et les collectivités territoriales s’étaient engagées à soutenir financièrement FDB à hauteur de 16 millions d’euros en plus des 2,5 millions d’euros de France 2030, selon le cabinet du ministère de l’Industrie. «Malgré cela, Renault refuse désormais d’apporter suffisamment de visibilité sur la part de marché de leurs commandes attribuées à FDB. Or cette visibilité est nécessaire pour permettre tout projet de reprise industriel», souligne la même source. «Renault doit désormais faire face à ses responsabilités et assumer les conséquences des décisions qui seront prises», a ajouté pour sa part l’entourage du ministre de l’Industrie démissionnaire Marc Ferracci. Contacté, le groupe Renault n’était pas joignable dans l’immédiat.

Libération

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