Trains : voyage, essais, romans, jeunesse… 15 livres pour ferrovipathes

Trains : voyage, essais, romans, jeunesse… 15 livres pour ferrovipathes

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Le monde ferroviaire fascine, fait rêver, est un objet qui aide aussi bien à se rappeler une période où le temps n’avait pas autant «accéléré» qu’à penser le monde d’après, plus vertueux d’un point de vue environnemental et de relation à l’altérité. On peut alors prendre le train pour faire corps avec cette approche du monde. On peut aussi lire le rail, pour le comprendre ou y songer. Si les classiques Rempart de la miséricorde d’Henri Vincenot ou les trois tomes de l’Histoire des chemins de fer en France de François Caron ne sont malheureusement plus édités – mais trouvables en occasion –, on conseille 15 livres aux approches diverses pour les passionnés du rail, car si on n’en est pas en soi-même, on a tous un ferrovipathe dans son entourage.

Le monde du train en 80 voyages

L’ouvrage de Jean-Baptiste Bonaventure n’est pas tant un guide qu’une invitation au voyage. L’auteur raconte 80 lignes sur les 5 continents, avec des photos splendides et souvent apaisantes, des idées d’étapes qui donnent envie de prendre son sac à dos ou sa valise, et de partir errer et rêver. Le plus souvent avec un rythme le moins frénétique possible comme cette «inoubliable et nonchalante pérégrination en plein cœur des Alpes», entre Zermatt et Saint-Moritz, en Suisse. Le journaliste indépendant propose de découvrir par le rail «les âmes de Java» en Indonésie, de monter dans «le train des nuages» en Argentine ou bien de saisir «les deux visages du Bénin» à bord du train d’Ebène. On peut au début être frustré de ne pas avoir toutes les infos qui permettraient de connaître le budget moyen de chaque voyage, de découvrir plus d’adresses de restaurants ou de chambres chez l’habitant. Mais on saisit très vite que ce livre est une porte d’entrée, un rêve, et que le rêve n’est jamais organisé. Il n’attend plus qu’à être concrétisé. D.Do.

Voir le monde en train. 80 aventures ferroviaires inoubliables, Jean-Baptiste Bonaventure, Editions du Chêne, 2023, 384 pp., 39,90 €.

Le guide du rail européen

Benjamin Martinie est parvenu à se faire un nom parmi les youtubeurs voyages, grâce à son ton et sa décontraction, aussi par son approche «slow travel» plus en phase avec ceux qui cherchent à faire du tourisme autrement. Et décarboné, donc essentiellement en train. Si avec son grand format on ne peut pas le mettre dans sa poche, l’ouvrage couche sur papier les idées et circuits de Hourrail !, autoproclamé «média du voyage vraiment écoresponsable». On retrouve au fil des pages le ton amical du média mais également des idées précieuses pour aborder ses circuits différemment, avec quelques restos et hôtels mais aussi des fiches techniques qui permettent d’y voir clair sur la manière la plus pratique ou moins onéreuse pour se rendre à sa destination, de la Laponie suédoise à Cordoue, d’Istanbul à Edimbourg. Avec parfois un peu de ferry aussi. Et si certains veulent rejoindre le Maroc, l’ouvrage comment passer par Madrid, les montagnes andalouses et apprécier le littoral africain s’approcher peu à peu, puis continuer sa route par le rail de Tanger à Marrakech. Pour transformer ses vacances en véritable voyage grâce au ferré. D.Do.

Voyager en train avec Hourrail ! de Benjamin Martie, Hachette, 2024, 272 pp., 24,95€.

Tous les chemins vers Rome mèneront à une gare

Si le renouveau du rail est illustré ces dernières années par l’Autriche, et sa compagnie nationale ÖBB, notamment parce qu’elle sillonne de nuit de Vienne à Paris, Venise ou Amsterdam, l’Italie se démarque récemment. Début décembre, Trenitalia a été nommé meilleure compagnie européenne par l’ONG Transport & Environnement et, le 12 décembre, sa compagnie a annoncé vouloir faire pleuvoir des dizaines de milliards. Une journaliste indépendante, Lucie Tournebize, n’a pas attendu ces annonces spectaculaires pour narrer le rail transalpin. Dans un ouvrage à la maquette colorée, elle propose des trajets qui peuvent s’opérer sans voiture, y compris pour aller jusqu’en Sicile, lorsque le train venant de Rome monte sur le ferry. «Il n’y a pas qu’un seul voyage en Italie, mais une infinité qui se déroulent au fil de son réseau ferré», promet-elle. C’est aussi dans les textes qui alternent grande histoire et tourisme qui prend le temps d’observer que Lucie Tournebize donne envie de monter dans un train et mettre son ouvrage sur les genoux, afin de savoir ce que la prochaine étape réservera. Peut-être parce que la beauté des paysages s’observe plus facilement par la fenêtre d’un train qu’avec un volant entre les mains. D.Do.

L’Italie en train, Lucie Tournebize, Hachette, 2021, 216 pp., 24,95 €.

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Les 1 001 manières d’être cheminot

Clive Lamming est peut-être l’auteur ferroviaire le plus prolifique. Et si nombre d’ouvrages s’intéressent aux machines et à la technique, qui fascinent, il s’évertue dans sa Grande Histoire des cheminots à raconter les hommes qui leur permettent de faire rouler les trains. Et pas seulement les conducteurs : guichetiers, aiguilleurs, lampistes, télégraphistes, porteurs… L’auteur, né d’un père britannique mais qui est Français, raconte les métiers, disparus ou non, de l’univers du rail. «Sans le travail considérable accompli par les ouvriers dans les ateliers de construction et d’entretien du matériel roulant, les trains n’existeraient pas et ne rouleraient pas», rappelle par exemple Clive Lamming. Avec de très belles photos et documents d’archives, cette histoire à hauteur d’hommes – et de femmes, traitée dans un chapitre à part entière – permet de fixer l’aventure humaine que représente ce moyen de locomotion, comme tout progrès technique. A noter que cet automne, l’auteur a également publié Une histoire insolite des trains chez Alisio. D.Do.

La Grande Histoire des cheminots, Clive Lamming, Editions Atlas /Glénat, 2019, 208 pp., 35€.

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Pour saisir toutes les transformations de la SNCF

L’ouvrage dirigé par trois universitaires, Hervé Champin, Jean Finez et Alexandre Largier, raconte les mutations ces dernières décennies de la SNCF. Un sujet complexe creusé de manière aussi bien juridique, économique que sociale, en faisant appel à des spécialistes, en cours de thèse ou renommés, comme l’experte Patricia Perennes et l’historien du rail Georges Ribeill. L’un des apports majeurs de ce livre est qu’au-delà des changements les plus documentés au quotidien, portant sur l’ouverture à la concurrence pour les voyageurs, il s’évertue aussi à ausculter les changements opérés dans des métiers et domaines indispensables au secteur ferré : surveillance, fret, maintenance, nettoyage… Jean Finez et Laurent Quessette s’attachent également à déconstruire l’idée que la dette de la SNCF aurait été créée par «le coût du travail», une matrice libérale qui a malheureusement été le cadre du «nouveau pacte ferroviaire» adopté par le gouvernement en 2018. Plus loin, l’ouvrage conclut notamment, sur «les effets de la politique du New Public Management» : «Il en ressort que les travailleurs du rail ne peuvent pas sérieusement être tenus responsables des difficultés de la SNCF. Et l’on peut se demander si au contraire ils n’en sont pas, avec les voyageurs et le service public, les victimes.» D.Do.

La SNCF à l’épreuve du XXIe siècle, dirigé par Hervé Champin, Jean Finez et Alexandre Largier, Editions du Croquant, 2021, 226 pp., 20€.

Des wagons-bars au sandwich de gare, comment on mange sur le rail ?

Si le bashing du rail et plus particulièrement la SNCF est le sport préféré d’éditorialistes et d’essayistes, on préfère les travaux universitaires qui analysent les faits en profondeur, sources à l’appui. Le professeur d’histoire économique contemporaine à Sorbonne Université Jean-Pierre Williot étudie la nourriture et les boissons dans les trains, les gares et autour d’elles sur deux siècles. Travail érudit mais suffisamment concret pour ne perdre aucun lecteur fan de trains, l’ouvrage raconte les wagons-bars dans les trains de banlieue à la fin du XIXe siècle, le succès du Bar-Corail à la fin des années 70 ou encore la naissance puis la mort programmée dans les années 2010 des buffets de gare, comme celui de Lille qui promettait d’abriter 100 000 bouteilles de vin. Au détour des pages, on s’amuse à lire qu’en 1982, un député de Haute-Savoie se plaignait déjà du «prix élevé des consommations les plus courantes». Signe que l’expresso à 2,80 euros ou l’eau gazeuse de 33 cl à 3,40 euros payés dans un TGV aujourd’hui relèvent plus d’une regrettable continuité tarifaire que d’une nouveauté. Qui ne suffit pas à briser l’envie de préférer le train plutôt que la bagnole ou l’avion pour des millions d’usagers. D.Do.

Mobilités alimentaires, restaurations et consommations dans l’espace des chemins de fer en France (XIXe-XXIe siècle), Jean-Pierre Williot, Editions de la Sorbonne, 2021, 288 pp., 20€.

Un conducteur raconte le rail

Wilfried Demaret, alias @BB27000, est un twitto du rail suivi par plus de 100 000 personnes. Mais c’est surtout un conducteur de train, qui couche dans ce livre le témoignage d’une vie et d’une passion ferrée. De manière à peine rangée – ce qui ne nuit pas au fil de la lecture –, il énumère ses techniques pour se dépêtrer d’usagers qui bloquent les portes ou fument à côté de sa cabine, raconte un freinage d’urgence d’un TER en raison d’un chasseur sur la voie ou comment Guillaume Pépy, l’ancien patron de la SNCF, a failli se prendre une boule de neige dans une gare du Lot. Après avoir détaillé le calcul du nombre de personnes qu’il transportait dans un RER, il narre également ce «choc mental» : «Pour moi, 2 000 personnes, c’est la taille du village où j’ai grandi en Dordogne. […] Les trains de banlieue et RER transportent tous les jours des milliers de travailleurs vers la capitale, ainsi que de banlieue à banlieue. Personne ou presque ne se rend compte de cet exploit quotidien réalisé par la SNCF et la RATP.» Après avoir fini l’ouvrage de Wilfried Demaret, les usagers s’en rendront un peu plus compte. D.Do

Wilfried Demaret, Plus belle la ligne, Plon, 2024, 272 pp., 23€.

Un roman ensommeillé en noir et blanc

Le recours aux trains de nuit est moins fréquent qu’à l’époque pré-TGV. Dormir avec des inconnus dans un espace réduit – même si le «battement de cœur» ferroviaire vaut la meilleure des tisanes anti-insomnie – est une expérience déroutante. La romancière Yoko Tawada a su rendre dans Train de nuit avec suspects la dimension onirique et aventurière de ces voyages en noir et blanc. Noir et blanc parce que ce qui se découpe par la fenêtre peut apparaître comme un tableau ou un film, lorsqu’on se réveille brutalement dans l’obscurité de gares où on ne mettra jamais les pieds. L’héroïne de ce roman est une chorégraphe de Hambourg, elle va, vient, pour rejoindre des destinations où son art l’appelle. Les treize chapitres qui sont comme treize voitures d’un train nous emmènent dans des villes d’Europe et d’Asie : Paris, Graz, Zagreb, Belgrade, Pékin, Irkoutsk… On franchit des frontières, on croise des contrebandiers, un faux balafré. Un passeport recouvert de tissu à fleurs se métamorphose. Et le voyage ne semble plus pouvoir s’arrêter quand la narratrice échange un coupe-ongles en pleine Chine contre un billet de train à validité éternelle. F.F.

Yoko Tawada, Train de nuit avec suspects, traduit du japonais par Ryoko Sekiguchi et Bernard Banoun, Verdier, 2005, 138 pp., 16,50€.

Hobos, les aventuriers du rail

On peut prendre le livre de Ted Conover pour un récit extraordinaire sur la vie des hobos, ces vagabonds du rail qui papillonnent de train en train pour sillonner les Etats-Unis. Un texte qui raconte l’humain. On peut aussi s’en saisir pour connaître le ferroviaire marginal au quotidien, tant on ne sait pas qui des hobos ou des trains sont les personnages principaux. En 1980, l’auteur, alors étudiant en anthropologie, décide de tout plaquer pour une enquête sur ce peuple à part entière, souvent rejeté – pas tellement par les cheminots – et parfois envié – pour leur liberté. On avale les kilomètres avec lui, au gré des rencontres, des dangers, de l’expérience qui s’acquiert, du voyage. Des réalités qui le saisissent aussi : «Le rail n’est pas fait pour les gens pressés. Les derniers mois [avant son enquête, ndlr] avaient été une succession de rendez-vous, de réunions convenues à l’avance […], le tout efficacement casé dans le plus petit laps de temps possible. Le temps c’est de l’argent, et les moments d’inactions étaient des moments perdus. Or l’esprit était différent sur le rail. […] Et la vie était plus propice à l’observation, à la réflexion et à la discussion.» D.Do

Au fil du rail, Ted Conover, éditions du Sous-Sol, 1984, 420 pp., 12,50 €.

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La prose du mécanicien

Il y avait les chevaliers du ciel, Tanguy et Laverdure, et les chevaliers du rail, plus obscurs mais non moins héroïques, par exemple ceux qui en France furent déterminants dans la résistance aux nazis. Mattia Filice, conducteur de train, publie un premier livre qui est son récit de chevalerie. L’épopée commence en vers. Plus le cheminot a d’expérience, plus la prose s’impose, sans toutefois effacer les vers. Trois parties : «L’apprentissage du chevalier sans armure ni épée ni cheval», «Le lyrisme du chevalier acheminé jusqu’au butoir», «Le chevalier posté au croisement bon». Le chevalier Filice subit des épreuves, connaît des échecs, des victoires, le Graal est à la dernière gare ou à la page suivante. Il a des compagnons qui survivent ou qui s’effondrent, ils sont solidaires contre ce qui menace sans cesse de les séparer, de les dissoudre. Le récit épique est toujours le portrait d’un groupe en action, un groupe fait ici d’un «méli-mélo de la société». C’est aussi la découverte, partagée avec le lecteur, des mots de la tribu. Pantographe, cerclo, draisine à bras, etc. : autant d’armes à double tranchant à disposition du héros. Le livre pourrait s’appeler «Lancelot du rail», mais la mission du preux cheminot est de rendre le réel épique, ballade au ras du ballast, et non d’en faire un mythe. Extrait de la critique de Philippe Lançon sur Mécano de Mattia Filice, à lire ici.

Mattia Filice, Mécano, P.O.L, 368 pp, 22 €.

Une BD pour sauver les petites lignes

C’est un livre qui résonne comme une déclaration d’amour à l’endroit des petites lignes de train. Alain Bujak, à l’écrit, et Elliot Royer, au dessin, racontent en BD la ligne Béziers-Neussargues, les souvenirs d’enfance et d’adulte, les couleurs des sièges et les odeurs autant que les paysages qu’elle permet de découvrir. Elle rappelle aussi le combat dans les années 90 pour ne pas que cette liaison ferme, ses grands défenseurs, cette délégation qui se rend à Paris, à la rencontre du ministre des Transports, Jean-Claude Gayssot, après sa nomination par Lionel Jospin en 1997. Puis cette rencontre à Sète, plus de vingt après, entre Alain Bujak et le même Gayssot, qui dit s’être fait rouler alors qu’il croyait avoir obtenu de l’Etat les 600 millions de francs nécessaires à la régénération de la ligne. «Je retrouve cette notion de voyage qui me plaît, dit l’auteur, en contemplant les montagnes avant d’arriver à Neussargues, où les usagers doivent quitter la portion roulant au diesel pour monter dans un autre train, électrifié. J’ai l’impression d’être ce type égaré dans le XXIe siècle. Je le revendiquerais presque.» Comme les milliers de ferrovipathes en France. D.Do

Silence sur le quai, récit et photographies d’Alain Bujak, dessin de Elliot Royer, Futuropolis, 112 pp., 19 €.

Pour tomber amoureux du rail dès le plus jeune âge

Il n’y a pas d’âge pour tomber amoureux des trains. Quoique si : entre 0 et 3 ans, quand la fascination est la plus sincère et la passion (l’obsession ?) la plus vive. Si vous voulez faire tomber un tout-petit dans le tender à charbon, il n’y a pas mieux qu’Un train passe. En quelques pages, on découvre un attelage merveilleux qui franchit les ponts et traverse les villes : un train de marchandises multicolore. En détaillant ses composantes, les petits esprits sauront déjà ce qu’est un wagon benne, une citerne, un fourgon ou un wagon-trémie. Accessoirement, ils apprendront les couleurs, mais est-ce vraiment le plus important ? L.Mo.

Un train passe, Donald Crews, L’Ecole des loisirs, 8€.

Le premier voyage en train de A à Z

Quand on est enfant, tout peut se transformer en aventure. A fortiori quand il s’agit d’un voyage. Plus encore en train de nuit. Porté par la plume alerte de Pauline Delabroy-Allard et les dessins tendres de Caty Baur, ce joli livre prend son temps pour narrer celui fait par une mère et sa fille, depuis les préparatifs jusqu’à la gare d’arrivée, en suivant le fil d’un abécédaire, celui qu’emporte l’enfant dans sa valise. Chaque lettre est l’occasion de raconter une étape de cette grande aventure, où l’on fait des rencontres et où l’on découvre des émotions (poésie d’un quai de gare entre chien et loup). En contre-point, le long d’un chemin de fer qui court en bas de page tout au long de l’ouvrage, des aphorismes donnent une dimension supplémentaire au récit. Le voyage immobile à son meilleur, à partir de 4 ans. L.Mo.

Aller bon train, Pauline Delabroy-Allard et Cati Baur, éditions Thierry Magnier, 56 pp., 18,50 €.

Les enfants aussi ont droit à du docu ferroviaire

Chaque grand éditeur de livres pour enfants compte sa collection documentaire et il y a toujours un opus sur le train. Pour en avoir lu quelques-uns, on a une préférence pour celui de «Mes années pourquoi», chez Milan, à partir de 4 ans. L’ouvrage est dense mais les illustrations sont à bonne distance entre souci du détail et facilité de compréhension. Plusieurs parties permettent d’aborder les différents types de trains, les trains du monde entier (dont les mythiques transsibérien et Hiram Bingham, qui serpente vers le Macchu Pichu) mais aussi tous les métiers du train, les gares ou les aspects du voyage. On aime particulièrement les frises en marge qui répondent en trois cases à toutes les questions que peut se poser un enfant, comme savoir pourquoi il y a des contrôleurs ou des gares abandonnées. Le train est aussi le reflet d’un monde aux logiques discutables. L.Mo.

Les Trains, Cécile Benoist, Milan «Mes années pourquoi», 96 pp., 12,90 €.

La vie près du rail

C’est, dit-on, le chef-d’œuvre de l’écrivaine et militante socialiste britannique Edith Nesbit (1858-1924), adapté plusieurs fois à l’écran et sur la scène ; il est pour la première fois traduit en français. (le troisième chez Novel). De train, il en est question dès le titre, et l’autrice qui avait grandi à proximité d’un chemin de fer, imagine une famille déclassée, obligée de quitter la banlieue de Londres pour un modeste cottage dans la campagne. La présence de la voie non loin de la maison va attirer les trois enfants, Roberta, Peter et Phyllis, toujours en quête de découvertes et de bons coups. Mère, triste depuis l’arrestation de son mari pour une raison mystérieuse, les laisse assez libres. Le train va devenir le centre de leur vie. Une de leurs occupations préférées consiste à s’asseoir sur la barrière et à sortir leurs mouchoirs pour saluer le passage du «Dragon vert», comme ils ont baptisé une des locos qui passe tous les jours. Rapidement, ils longent la voie ferrée pour trouver la gare. Et tout aussi rapidement, ils sympathisent avec le chef de gare, et surtout avec le porteur qui leur enseigne le vocabulaire du rail. Leur mère tombe malade, sans avoir les moyens d’acheter des médicaments, le trio a alors l’idée de fabriquer une banderole pour alerter un distingué gentleman assis quotidiennement dans un wagon, sans doute susceptible de pouvoir les aider. Peut-être même capable de retrouver la famille d’un dissident russe, hébergé par Mère. Roman jeunesse entraînant, qui peut emballer tous les âges, au rythme des exploits du trio débrouillard de frère et sœurs, de leur énergie et de leur sociabilité. F.Rl.

Les Enfants du chemin de fer, Edith Nesbit, traduit de l’anglais par Amélie Sarn, Novel, 304 pp., 15,90 €.

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