En Allemagne, le soutien appuyé d’Elon Musk à l’extrême droite suscite l’émoi

En Allemagne, le soutien appuyé d’Elon Musk à l’extrême droite suscite l’émoi

Главная страница » En Allemagne, le soutien appuyé d’Elon Musk à l’extrême droite suscite l’émoi

« Seule l’AfD peut sauver l’Allemagne » : à deux mois du scrutin de février, le milliardaire américain Elon Musk, proche de Donald Trump, s’est de facto immiscé dans la campagne électorale en Allemagne en soutenant sur sa plateforme X le parti d’extrême droite AfD (Alternative für Deutschland), vendredi 20 décembre.

Le chancelier allemand, Olaf Scholz, n’a pas caché son malaise : « La liberté d’expression vaut aussi pour les milliardaires », a-t-il concédé lors d’une conférence de presse avec son homologue estonien. « Mais la liberté d’expression signifie aussi que l’on peut dire des choses qui ne sont pas justes et qui ne sont pas de bons conseils politiques », a ajouté le dirigeant de 66 ans, candidat à sa réélection.

Ce n’est pas la première fois que le propriétaire de la plateforme X commente la politique allemande. L’embarras est à la mesure de l’influence grandissante que semble prendre le multimilliardaire sur la future présidence Trump. Le 8 novembre, il avait traité Olaf Scholz de « fou », dans la foulée de l’éclatement de la coalition gouvernementale en Allemagne le 6 novembre, qui va conduire à des élections anticipées le 23 février. L’été dernier, en amont des élections régionales dans l’ex-RDA où l’extrême droite a dégagé des scores historiques, il avait dit que les positions de l’AfD ne lui semblaient pas « d’extrême droite ».

« C’est un signal alarmant »

Le secrétaire général du Parti social-démocrate (SPD) d’Olaf Scholz a mis en garde contre toute immixtion extérieure dans la campagne allemande. « Si le milliardaire Elon Musk s’engage maintenant activement dans la campagne électorale avec sa plateforme X pour donner de l’élan à l’AfD, c’est un signal alarmant », a déclaré Matthias Miersch au média t-online, ajoutant en anglais « Stay out, Elon » (« reste en dehors, Elon »). Un eurodéputé de l’opposition conservatrice, Dennis Radtke, a qualifié pour sa part M. Musk de « menace ». « Trump, Farage et maintenant l’AfD. A cela s’ajoute l’ingérence de Poutine », a-t-il dit sur X.

L’Alternative pour l’Allemagne, formation d’extrême droite hostile aux migrants, antisystème et prorusse, a, elle, jubilé. Dans une vidéo sur X, posant devant un sapin de Noël, la cheffe de file de cette formation, Alice Weidel, a directement remercié Musk en anglais et lui a souhaité, ainsi qu’à Donald Trump, « le meilleur pour le prochain mandat ».

L’AfD est créditée d’environ 19 % des intentions de vote dans les sondages pour le scrutin de février. Les conservateurs de la CDU/CSU sont en tête avec environ 32 %, le SPD du dirigeant allemand pointe autour de 15 %. Tous les partis excluent une coopération gouvernementale avec l’AfD.

Elon Musk, également patron du fabricant de voitures électriques Tesla qui a implanté une grande usine dans le sud de Berlin, n’a pas caché ses sympathies pour les partis populistes européens. Il est considéré comme proche de la première ministre italienne, Giorgia Meloni, présidente du parti Frères d’Italie.

Attaques contre le parti travailliste

L’homme le plus riche de la planète, qui doit occuper des fonctions officielles dans la prochaine administration républicaine du président élu Donald Trump, a aussi multiplié les attaques au Royaume-Uni contre le Parti travailliste au pouvoir. Il y a quelques semaines, l’éventualité d’un don de cent millions de dollars (121 millions d’euros) à Reform UK, parti d’extrême droite de Nigel Farage, a fait bondir les tories, qui redoutent de se faire avaler par les extrêmes comme les républicains aux Etats-Unis.

Lors d’une conférence de presse régulière, vendredi, une porte-parole d’Olaf Scholz n’a pas voulu s’exprimer sur une éventuelle action de Berlin auprès de la Commission européenne pour lui demander d’enquêter sur le comportement de Musk.

Christiane Hoffmann a juste fait référence de façon générale à la loi européenne sur les services numériques qui fixe des règles sur la manière dont les plateformes en ligne doivent se comporter lors des campagnes électorales. En cas d’infraction, c’est la Commission européenne qui doit agir, a-t-elle dit. Elle a par ailleurs exclu que le chancelier se retire en réaction de la plateforme X. « Il est important que nous soyons représentés en tant que forces démocratiques, en tant que gouvernement fédéral, sur ces plateformes qui touchent de nombreuses personnes et où les débats sont façonnés », a-t-elle dit.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu

Le Monde

Post navigation

Leave a Comment

Добавить комментарий

Ваш адрес email не будет опубликован. Обязательные поля помечены *

La révolution végétarienne des restos U de Grenoble

Dans les restaurants universitaires, les plats végétariens sont de plus en plus présents dans les assiettes des étudiants. Après des tâtonnements, les Crous (centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires)…