Oh, Canada : l’épreuve de vérité d’un homme au bout de sa vie
Dans son dernier film, Oh, Canada, Paul Schrader explore les ombres qui traversent l’œuvre ambiguë et sépulcrale de son ami Russell Banks.

Votre film déjoue les principes biographiques classiques. Peut-on parler d’« anti-biopic » ?
Je dois rappeler qu’il s’agit, d’abord et avant tout, d’une histoire imaginée par Russell [Banks]. Il est tombé malade, j’ai lu son livre, et c’est devenu mon idée. Russell l’appelait son « Ivan Ilitch » [référence à une nouvelle de Léon Tolstoï, La Mort d’Ivan Ilitch, parue en 1886] ; c’est devenu mon « Ivan Ilitch ». Je ne l’aurais pas écrit de mon propre chef, car je me méfie des films dont le protagoniste fait du cinéma. Je cherchais une échappatoire, après trois films relativement simples [Sur le chemin de la rédemption, 2017 ; The Card Counter, 2021 ; Master Gardener, 2022]. Oh, Canada m’a paru suffisamment différent pour que je m’attelle à son adaptation.
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