« Tout ce que je sais faire, c’est me battre, et j’aime ça », déclare Taylor, un jeune de banlieue sans diplôme ni perspective, qui rêve d’intégrer l’UFC, la plus grande organisation mondiale de MMA (pour « mixed martial arts »). Ce sport de combat, mélange de boxe, de judo et de jiu-jitsu brésilien, interdit jusqu’en 2020 en France, connaît un succès phénoménal dans l’Hexagone, après avoir conquis le Japon et les États-Unis.
Netflix ne pouvait donc pas passer à côté, et c’est le réalisateur estampillé « street culture », Franck Gastambide, qui, dans une sorte de copié-collé de sa série Validé (2020), odyssée tragique dans le milieu du rap, narre dans La Cage l’ascension d’un gladiateur des temps modernes – avec des références appuyées à la franchise Creed mais aussi à Rocky III : l’œil du tigre. Une fiction où « les bonhommes » adorent faire du front contre front en se traitant de « fils de pute ».
L’acteur principal, Melvin Boomer, qui jouait en 2023 un apprenti sage-femme aux côtés de Karin Viard (Sage-Homme), a donc lâché les forceps pour le protège-dents. Son père est un ancien champion de MMA.
- Règles virilistes et violence crue
Dix ans après Kingdom, une autre série s’attaque donc à cet univers difficile à appréhender pour le néophyte, qui transbahute son lot de clichés, dont ne s’est pas vraiment affranchi Franck Gastambide avec des méchants très très méchants et des ficelles scénaristiques aussi fines que les biceps de Jon Jones, star américaine du MMA qui joue son propre rôle. Tout comme le Québécois Georges Saint-Pierre et le Français Ciryl Gane, dit « Bon Gamin ».
La Cage a néanmoins ce mérite : donner un aperçu des règles de ce milieu légèrement viriliste avec de vraies têtes d’affiche et des combats qui n’esthétisent pas la violence. Dans le MMA, il y a peu d’élus, et les perdants ne se relèvent pas toujours. Et Gastambide n’élude pas les séquelles physiques et traumatiques que subissent les recalés de l’octogone.
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