Du ski sur les icebergs de l’Antarctique – Libération

Le carnet de voyage intime d’une famille de skieurs à l’assaut des glaces du Grand Sud.

Des De Le Rue, on connaissait Xavier, Victor (triples champions du monde de ski freeride) et Polo. Voici Mila, 18 ans, fille de Xavier, fil rouge de ce documentaire (elle fêtera ses dix-huit ans, pile le dernier jour du film) en route avec son père et un de ses oncles pour un périple en Antarctique. Montagnes de glace, cachalots et pingouins… Les grands frères skient les icebergs, et la «petite» va bien les imiter, en contrôlant sa peur. Of a lifetime de Jérôme Tanon, est une surprise du festival Montagne en scène Hiver 2024. Dans le documentaire, on voit Xavier chuter dans l’eau glaciale ou faire du ski nautique tracté par un canot pneumatique. Victor raconte le moteur du bateau qui cale, et lui qui va tomber dans l’eau… «Comment mon corps va réagir ? Je suis un peu paniqué, l’eau est très froide, mais on se réchauffe assez vite, on se change grosse doudoune, polaire et ça va !». La qualité de neige des icebergs, tard dans la saison, est assez fluctuante. Ils trouvent une neige dure le matin, «slush», l’après-midi (fondante ndlr). «On pouvait rider du très raide, une petite île créée par un monticule de glace de vingt mètres de haut. C’est assez fascinant, si tu y vas plus tôt dans la saison, tu peux même trouver de la poudreuse. A l’époque où on s’y trouvait, pas d’avalanche, même si les terrains sont assez exposés, l’environnement est extrême» détaille le freerider.

Ils ont côtoyé les baleines qui font des ronds dans l’eau à la recherche du krill, leur nourriture. «Tu penses que les orques sont dangereuses pour l’homme, mais ces animaux n’ont pas vraiment peur des humains, n’y sont pas habitués, car c’est un endroit très sauvage. L’homme n’a pas d’impact direct là-bas et la nature reste à l’état pur». Même si le réchauffement climatique est ici plus sensible que partout ailleurs dans le monde.