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Piqûre de rappel
L’objectif est de rendre «plus attractive» l’installation des médecins en cabinet de ville. Les patients qui bénéficient d’une complémentaire santé seront totalement remboursés comme avant. Les tarifs de plusieurs spécialistes, comme les pédiatres, gynécologues ou gériatres, vont aussi grimper.
De nouveaux tarifs chez les généralistes et médecins spécialistes entrent en vigueur ce dimanche 22 décembre. Le prix d’une consultation chez un médecin généraliste passera de 26,50 euros à 30 euros. Une visite chez un spécialiste, lorsque le patient est adressé par un généraliste, passera de 56,50 à 60 euros. Cette augmentation n’aura aucune conséquence pour le portefeuille des Français qui bénéficient d’une complémentaire santé : ces tarifs sont remboursés par l’assurance maladie à 70 % et les mutuelles à 30 %, après déduction des 2 euros de «participation forfaitaire» toujours due par le malade, plafonnée à 50 euros par an par patient. Pour les 4 % des Français qui ne bénéficient pas d’une complémentaire santé, le reste à charge augmentera donc avec ces nouveaux tarifs.
L’objectif de cette augmentation est de favoriser les installations de médecins en cabinet de ville, en rendant l’activité «plus attractive», notamment pour les généralistes, qui consulteraient 1 million de patients par jour, d’après Agnès Giannotti, président de MG France, premier syndicat de médecins généralistes. Ces hausses sont liées au nouvel accord signé le 4 juin par l’assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux, pour définir leurs relations sur la période 2024-2029. Ces longues négociations avaient finalement abouti à un accord qui prévoit, entre autres, «des revalorisations importantes» pour les praticiens, «nécessaires» au vu de l’inflation.
Une hausse chez le pédiatre, psychiatre ou gériatre
Des augmentations sont à prévoir, ce dimanche, puis de nouveau le 1er juillet 2025 pour certaines spécialités dont les revenus sont plus faibles, et pour répondre à des «enjeux de santé publique». Face à la dégradation de la santé mentale des jeunes notamment, la consultation de pédopsychiatrie – jusqu’à 25 ans – sera rémunérée 67 euros dès ce dimanche puis 75 euros à partir du 1er juillet 2025, contre 54,70 euros aujourd’hui.
Côté pédiatrie, les trois consultations obligatoires de l’enfant qui nécessitent un «certificat» du médecin passeront à 54 euros ce dimanche, puis à 60 euros au 1er juillet 2025, contre 47,50 euros actuellement. Les autres examens obligatoires, pris en charge à 100 % par l’assurance maladie, et consultations de suivi courant sont aussi revalorisés. L’accord prévoit la création d’une nouvelle consultation d’expertise pédiatrique jusqu’à 16 ans, à 60 euros, sur adressage d’un médecin, d’une sage-femme ou bien d’un orthophoniste, entre autres. L’objectif est notamment de renforcer le dépistage précoce des troubles de développement et de pathologies chroniques.
La consultation classique des psychiatres passe, elle, à 55 euros ce dimanche puis à 57 euros à terme contre 51,70 euros aujourd’hui. Les hausses toucheront également les gynécologues avec une consultation à 37 euros dès ce dimanche puis 40 euros à terme contre 33,50 euros aujourd’hui ; les gériatres passeront de 31,50 à 37 euros ce dimanche et à 42 euros en juillet. Comptez 57 euros en juillet contre 55 euros ce dimanche et 51,70 euros aujourd’hui pour les neurologues et le dépistage des mélanomes – ou tout autre acte technique – par les dermatologues sera tarifé à 54 euros dans un premier temps puis à 60 euros, contre 47,50 euros actuellement.
«Améliorer l’accès aux soins»
Par ailleurs, à partir de 2026, les médecins généralistes percevront un «forfait médecin traitant», une rémunération complémentaire en plus des consultations réalisées. Ce forfait sera simplifié et calibré en fonction du profil de leur patientèle, afin de valoriser la prise en charge de patients âgés, précaires ou malades chroniques. Par exemple, le suivi annuel d’un patient de plus de 80 ans en affection de longue durée pourra être valorisé de 100 euros.
En outre, l’accord signé par l’assurance maladie et les syndicats des médecins, simplifie et complète les aides financières accordées aux praticiens. Cela concerne ceux qui s’installent dans un désert médical, réalisent des consultations «ponctuelles» dans des zones sous-dotées ou engagent des assistants médicaux pour pouvoir prendre plus de patients. L’accord représente 950 millions d’euros de dépenses supplémentaires en 2025 pour l’assurance maladie, en dehors de nouvelles mesures prises par l’exécutif. A terme, selon les estimations du directeur de la Caisse nationale d’assurance maladie, Thomas Fatôme, la nouvelle convention représentera quelque 1,6 milliard d’euros de dépenses supplémentaires par an pour l’assurance maladie.
En contrepartie, les médecins s’engagent collectivement et dès aujourd’hui sur «dix objectifs chiffrés», notamment la réduction de 2 % du taux de malades en affection longue durée sans médecin traitant, l’augmentation de 2 % par an de leur patientèle. Mais aussi sur 15 programmes d’action pour «la pertinence et la qualité» des soins avec, entre autres, la baisse des prescriptions d’arrêts de travail, de certains médicaments ou bien des transports sanitaires. Les résultats seront suivis par un observatoire et publiés en ligne chaque trimestre dès 2025.
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