Syrie : l’enjeu de la justice

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L’incertitude domine toujours en Syrie depuis la chute de Bachar Al-Assad, le 8 décembre. Les combats menacent dans le nord-est du pays, où les alliés syriens de la Turquie entendent repousser les forces kurdes qui furent les alliés des Occidentaux dans leur lutte contre l’organisation Etat islamique.

Mais les premiers jours de cette Syrie libre ont déjà confirmé ce que ceux qui plaidaient, y compris en Europe, en faveur d’une normalisation avec un régime honni refusaient de voir : sa monstruosité. Les geôles, les fosses communes et les charniers mis au jour ont commencé à livrer leurs sinistres récits.

Tâche immense

Alors que des contacts se nouent, y compris avec des pays qui avaient placé HTC sur leurs listes des organisations terroristes, preuve d’un pragmatisme bienvenu, les nouvelles autorités syriennes ne seront pas seulement jugées sur leur détermination à respecter les droits fondamentaux et les minorités. Leur capacité à faire en sorte que la justice passe pour des crimes de masse restés trop longtemps impunis constituera également un test.

La tâche est immense s’agissant du sombre legs d’un régime identifié à une dynastie pendant plus d’un demi-siècle. Elle est pourtant indispensable. Cette quête de justice doit être l’occasion de se distinguer radicalement d’une ère de terreur en évitant que de nouveaux bains de sang succèdent à ceux de Hafez puis de Bachar Al-Assad.

Certes, beaucoup de membres du clan Al-Assad et des rouages de son appareil répressif ont déguerpi sans demander leur reste, après avoir une dernière fois pillé un pays mis en coupe réglée depuis des décennies. Ils doivent être pourchassés sans relâche, à commencer par le premier d’entre eux, réfugié en Russie.

Les procédures judiciaires engagées en Europe, notamment en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas et en France, contre des responsables du régime qui y avaient trouvé refuge, dont certains ont été jugés et condamnés, avaient permis de premières brèches dans la muraille d’impunité qu’avait érigée le système en place à Damas. Il est désormais temps que les Syriens, après s’être libérés par eux-mêmes, se chargent de rendre la justice.

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