Au sein du groupe Bayard, les stigmates de la crise

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« C’est un énorme cadeau de Noël. » Véronique Badets, déléguée syndicale CFDT du groupe Bayard, ne cachait pas sa joie le 2 décembre. En effet, le directoire avait reculé face au tollé suscité par deux décisions prises par François Morinière, le président du directoire de l’éditeur catholique, après la mobilisation massive et victorieuse des salariés et des collaborateurs.

Mais, à l’issue de la crise, tout le monde n’a pas crié victoire. Une dizaine de journalistes du quotidien catholique La Croix, sur une centaine de personnes au sein de la rédaction, ont exprimé un malaise face au traitement réservé à Alban du Rostu. Plusieurs journalistes se définissant comme « catholiques conservateurs » se sont dits blessés par une mobilisation qui aurait reposé, selon eux, sur « un raccourci entre catholiques convaincus, réactionnaires et d’extrême droite ».

Le vendredi 29 novembre, 40 % (34 voix) des adhérents de la commission permanente d’étude et de coopération (l’instance représentative de la rédaction de La Croix) avaient voté « oui » à la question « Souhaitez-vous inviter Alban du Rostu à venir répondre aux questions des journalistes de La Croix ? » contre 55,3 % (47 voix) « non ». « Nous promouvons le dialogue et, simultanément, nous refusons quelqu’un qui a été victime d’un procès stalinien », s’agacent plusieurs de ceux qui auraient voulu échanger avec M. du Rostu afin de « se faire un avis ».

Dominique Greiner, directeur général de Bayard Presse, tente désormais d’apaiser les divisions de ces dernières semaines et d’imaginer la suite. Dans une interview accordée à La Revue des médias de l’Institut national de l’audiovisuel, parue lundi 23 décembre, il accuse notamment d’autres propriétaires de médias, comme les milliardaires catholiques Vincent Bolloré ou Pierre-Edouard Stérin, « d’arroser tous les mouvements de l’Eglise, qui aujourd’hui ne peuvent plus se passer de leurs fonds », tout en rappelant que Bayard n’est « ni achetable ni à vendre ».

Le Monde

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