Des jouets par milliers finissent à la poubelle ! Chaque année, les jouets représentent environ « 120 000 tonnes de déchets, soit l’équivalent de 12 tours Eiffel », selon une étude de l’Ademe. Sept jouets sur dix ne sont utilisés que pendant huit mois, précise cette étude. La solution ? Oser mettre des jouets d’occasion sous le sapin.
Les cadeaux d’occasion en progression
Selon Circana, les ventes de jeux et jouets d’occasion ont atteint 270 millions d’euros en France en 2023, soit une hausse de 26 % par rapport à l’année précédente. La seconde main représente près de 6 % du chiffre d’affaires du secteur.
Qu’en est-il à Noël ? « Le jouet de seconde main est l’un des produits les plus dynamiques sur notre site à Noël. On en vend beaucoup plus que le reste de l’année », constate Maud Sarda, fondatrice de Label Emmaüs, boutique en ligne solidaire et engagée. « 70 % de notre activité est condensée sur la fin d’année », observe Marjorie Grégoire, responsable de Rejouons Solidaire, réseau de l’économie circulaire et solidaire des jeux et jouets.
Une progression « faible »
Comme ces deux lectrices, 25 % des Français envisagent d’offrir des cadeaux d’occasion ce Noël, contre 20 % en 2023, selon un sondage de Greenweez. Une progression « faible » au regard de « l’évolution de la crise environnementale », déplore Romain Roy, fondateur de Greenweez.
Sur l’occasion, l’argument qui prime est économique
« Toutes les enquêtes montrent que sur la seconde main, l’argument qui prime est économique, le 2ᵉ est l’écologie et en 3ᵉ arrive la solidarité », note Maud Sarda. Le prix d’un jouet ce Noël est de 17,67 euros en moyenne, selon Circana. « Quand un smartphone neuf coûte 1 200 euros, le trouver d’occasion à 700 euros, cela constitue une vraie économie. La téléphonie de seconde main marche parce que cela coûte vraiment moins cher. Le gain économique pour un jouet d’occasion, perçu comme moins bien que le neuf, est beaucoup plus faible », analyse Romain Roy.
Pas de « prise de conscience » écologique massive
La preuve qu’« il n’y a pas encore de prise de conscience massive sur la dimension écologique de l’acte », regrette-t-il. Et plus encore en période de crise économique : « Il y a eu une explosion de la seconde main en général au moment du Covid parce qu’il y avait vraiment une quête de sens, mais cela s’est essoufflé après », constate Maud Sarda.
La « mauvaise image » des jouets d’occasion
Les freins à l’achat de jouets d’occasion sont encore légion. « Les gens ont encore peur que cela donne une mauvaise image d’offrir quelque chose de seconde main », observe Romain Roy.
Des jouets d’occasion parfaitement reconditionnés
Le réseau Rejouons Solidaire récolte chaque semaine des centaines de jouets en provenance de dons de familles, de distributeurs, d’entreprises ou encore d’associations. De véritables ateliers du Père Noël où chacun s’attelle aux multiples étapes de la revalorisation. Les jouets retrouvent ici une nouvelle jeunesse. Ils sont triés, recomposés, rénovés, nettoyés avec des produits écologiques et écolabellisés.
Les enfants ne font pas la différence
« On a testé les jouets d’occasion sur les enfants. Ils ne voient pas la différence entre les jouets d’occasion et les neufs. La réticence vient de l’adulte », s’amuse Marjorie Grégoire.
Leave a Comment