Gouvernement Barnier : Mécontent du budget de la Justice, Migaud menace de démissionner

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Les crispations autour du budget 2025 -dévoilé jeudi dernier par le Premier ministre- s’invitent jusque dans l’équipe de Michel Barnier. Et sur ce dossier, Didier Migaud est particulièrement remonté contre l’enveloppe envisagée pour son ministère.

Le ministre de la Justice a ainsi prévenu lundi qu’il ne resterait pas au gouvernement si le budget de la justice n’était pas amélioré, après un coup de rabot de près de 500 millions d’euros dans le projet de loi de finances.

Un amendement pour régler le bras de fer

« Si on en reste à la lettre plafond, oui, je ne vois pas ce que je ferais encore au gouvernement », a répondu sur RTL le ministre de la Justice, à qui on demandait s’il faisait de cette question une « ligne rouge ». « Mais je fais confiance au Premier ministre, qui m’a donné des assurances », a-t-il ajouté.

« Je suis mobilisé pour que des ajustements à la hausse puissent être proposés », a insisté le garde des Sceaux, ajoutant que Michel Barnier a indiqué qu’un amendement serait « déposé par le gouvernement dans le cadre de la discussion parlementaire pour rehausser un certain nombre de budgets ». Les près de 500 millions d’euros de moins dans le budget de la justice ne seront toutefois « peut-être pas » récupérés en « totalité », a prévenu Didier Migaud.

Le montant du budget de la justice, tel que rendu public jeudi, s’établit à 10,24 milliards d’euros pour 2025, soit près de 500 millions d’euros de moins que ce qui était initialement prévu par la loi de programmation de la justice, adoptée en octobre 2023. Cette loi, promue par l’ancien garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, promettait un budget de la Justice de près de 11 milliards d’euros en 2027 et l’embauche en cinq ans de 10.000 personnes, dont 1.500 magistrats et 1.800 greffiers.

L’USM fustige une « justice exsangue »

Didier Migaud a réaffirmé son ambition concernant les embauches, insistant sur sa volonté « d’obtenir les crédits nécessaires pour que les engagements soient respectés », afin de lutter contre « l’engorgement » des services de justice. Selon lui, la France est « très en retard par rapport à beaucoup d’autres pays qui nous sont comparables » en termes notamment de « considération » pour sa justice.

L’Union syndicale des magistrats (USM) a quant à elle rappelé avoir alerté, lors de son congrès à Toulouse vendredi et samedi, sur « l’impérieuse nécessité de respecter les engagements de la loi d’orientation et de programmation pour la justice […] afin d’espérer réparer une justice exsangue après 30 ans d’abandon budgétaire ». « Si le ministre semble convaincu, les arbitrages de Matignon doivent intervenir rapidement et concrétiser cette volonté de soutenir notre justice », a ajouté le principal syndicat de magistrats français.

20 Minutes

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