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Reportage
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La ville du Pas-de-Calais, qui commémore ce vendredi 27 décembre l’explosion la plus meurtrière de l’après-guerre dans une mine, s’efforce de mettre en valeur, à travers le patrimoine, son passé industriel, sans occulter la brutalité de celui-ci.
De l’ancienne fosse 3-3bis de Liévin, dans le Pas-de-Calais, seul subsiste aujourd’hui le chevalement de métal, édifice gigantesque qui permettait jadis aux mineurs de descendre sous terre et surplombe désormais un parking et une petite zone commerciale. Deux cents mètres plus loin à peine s’élève l’église de Saint-Amé, célèbre pour ses vitraux colorés qui exposent le labeur des ouvriers du charbon. Sur le parvis, le monument aux morts de la catastrophe de Liévin, avec ses trois stèles sombres et sa lampe de mineur haute comme un homme. Le 27 décembre 1974, une explosion faisait 42 morts parmi les ouvriers de la fosse – la pire catastrophe minière de l’après-guerre et la plus meurtrière depuis celle de Courrières, en 1906 (1 099 morts).
C’est là, devant l’église dont l’horloge marque toujours, cinquante ans plus tard, l’heure du drame – 6 h 17 –, qu’auront lieu ce vendredi 27 décembre les commémorations officielles. Roselyne Neuville, elle, vient tous les ans. Peu importe le froid mordant des matins d’hiver de l’Artois. Elle est une «fille de la catastrophe» : son père est mort au fond du puits, à l’âge de 47 ans, quand elle-même avait 27 ans. «C’était un homme fort gentil», se souvient Roselyne Neuville. Sur la table de sa salle à manger, à Aix-Noulette près de Liévin, elle a é
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