Au Moyen-Orient, la tectonique des plaques bouleverse les équilibres géopolitiques

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L’édito d’Alexandra Schwartzbrod

Conflit israélo-palestiniendossier

La Turquie et Israël renforcés, l’Iran fragilisé, l’Arabie Saoudite et l’Egypte sur le qui-vive… La chute de Bachar al-Assad en Syrie chamboule la géopolitique de la région.

La chute de Bachar al-Assad a montré à tous ces peuples enfermés à double tour sous la coupe d’un régime dictatorial, qu’aucun despote n’est éternel, aussi protégé soit-il. Cette réalité a de quoi inquiéter le pouvoir iranien voire Vladimir Poutine, autre soutien d’Assad. Soudain, avec la fuite vers Moscou du «boucher de Damas» tout est devenu possible. Ce scénario, inimaginable il y a un an encore, est l’une des répliques de ce tremblement de terre qu’ont été les attaques terroristes du Hamas en Israël le 7 octobre 2023. Celles-ci ont entraîné en représailles la destruction de Gaza par l’armée israélienne et l’élimination des principaux cadres du Hamas mais aussi de plus de 40 000 Palestiniens, parmi lesquels beaucoup de femmes et d’enfants. Dans la foulée, les dirigeants israéliens ont lancé d’intenses bombardements sur le Liban pour annihiler la puissance de feu du Hezbollah qui ciblait le nord du pays. Et c’est ainsi que les deux principaux bras armés de Téhéran contre Israël (le Hamas et le Hezbollah), se sont retrouvés désarmés.

C’est dans cette faille, accentuée par l’allègement du dispositif militaire russe en Syrie pour cause de besoins criants en Ukraine, que se sont engouffrés les rebelles syriens avec l’aval d’Ankara. Ce jeu de dominos fait pour l’heure deux gagnants : la Turquie qui rêve de prendre le leadership du monde musulman. Et Israël qui en profite pour grignoter toujours plus de territoires palestiniens à Gaza et en Cisjordanie ou syrien du côté du Golan. Mais 2025 ne s’annonce pas forcément plus pacifique. La Turquie compte bien profiter de la situation pour faire rendre gorge aux Kurdes, son ennemi juré. Et Israël, qui voit son image considérablement écornée par les massacres commis à Gaza et ses projets d’annexion des territoires palestiniens, garde Téhéran dans son viseur. Le régime iranien, qui martyrise son peuple, va-t-il tenir ? Comment vont tourner les islamistes syriens au pouvoir ? Le Liban va-t-il profiter de l’affaiblissement du Hezbollah pour se créer des institutions solides ? Les Palestiniens seront-ils enfin pris en compte par les pays arabes et occidentaux ? Des questions que l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche rend d’autant plus brûlantes.

Libération

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