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Interview
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Le 27 décembre 1974, 42 hommes sont tués par une explosion dans la commune du Pas-de-Calais. Dans un entretien à «Libération», l’historienne Marion Fontaine analyse le retentissement de cet événement qui a durablement marqué le monde du travail.
Le 27 décembre 1974 à l’aube, il y a tout juste cinquante ans, une explosion au fond de la fosse Saint-Amé à Liévin, dans le Pas-de-Calais, causait la mort de 42 mineurs, âgés de 25 ans à 54 ans. Un des pires accidents miniers en France depuis la catastrophe de Courrières en 1906 (1 099 morts). Ce vendredi 27 décembre ont lieu les commémorations officielles de l’anniversaire de cet événement qui a durablement traumatisé la région. Et qui témoigne de transformations profondes à l’œuvre dans les années 1970 dans le rapport du monde du travail à l’accident et à la sécurité, explique l’historienne Marion Fontaine, professeure à Sciences-Po, spécialiste de l’histoire ouvrière et autrice de l’ouvrage Fin d’un monde ouvrier – Liévin, 1974, publié en 2014.
La catastrophe de Liévin est-elle un moment de prise de conscience collective en matière de sécurité au travail ?
La catastrophe de Liévin est le reflet d’un mouvement qui a commencé quelques années plus tôt et peut se résumer par une formule largement utilisée au moment de l’accident : le refus de la fatalité. C’est le refus de l’idée qu’il serait normal ou inévitable que les hommes meurent à la mine. En 1906, après la catastrophe de Courrières, Jean Jaurès explique
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