Après la chute d’Al-Assad en Syrie : au camp d’Al-Hol, la crainte d’une résurgence de l’Etat islamique

La «prison à ciel ouvert» dans le nord-est du pays, où vivent enfermées près de 40 000 personnes accusées d’être affiliées à Daech, concentre les inquiétudes. Depuis l’arrivée au pouvoir des islamistes de HTS, les menaces d’attaques de l’extérieur et de l’intérieur pour libérer les prisonniers se multiplient.

La brume matinale s’est levée sans réchauffer les étendues de terre brunes où s’accumulent les masures du camp d’Al-Hol. Les rayons blancs du soleil d’hiver ont effacé les couleurs de l’horizon désertique du Nord-Est syrien. Dans l’obscurité épaisse d’une tente isolée, les genoux repliés sur un matelas élimé et le buste serré dans une longue robe émeraude, Samara (1) révoque ses affiliations passées. «J’ai longtemps été mariée à un combattant de Daech aujourd’hui emprisonné, mais je ne savais pas grand-chose de ses activités», tente-t-elle de convaincre.

«Il y a trois semaines, des membres des cellules de l’Etat islamique au sein du camp sont venus me demander de l’aide pour organiser une évasion. Ils m’ont dit : “Si tu refuses, nous te tuerons”, retrace-t-elle en retirant des mains de son enfant un pistolet en plastique. J’ai alerté les autorités et elles m’ont déplacée dans ce quartier pour personnes menacées.»

Espoirs de libération

De la peur, du courage ou de l’opportunit