Daniel Chapo, le président élu du Mozambique, a prêté serment mercredi 15 janvier au matin dans une capitale, Maputo, placée sous haute sécurité.
« Moi, Daniel Francisco Chapo, jure sur mon honneur de respecter et de faire respecter la Constitution, de remplir fidèlement la fonction de président de la République », a déclaré cet ancien gouverneur provincial qui n’a jamais exercé de fonction gouvernementale.
Après trois mois de violences, de pillages et de grèves à répétition qui paralysent le pays depuis la proclamation des résultats de l’élection du 9 octobre, le centre-ville de Maputo était, mercredi, quadrillé par les forces de l’ordre.
A chacune de ses interventions publiques, Venancio Mondlane, le principal opposant, continue de revendiquer sa victoire à l’élection présidentielle.
« L’instabilité risque de perdurer »
« Le Mozambique n’est pas au bord de la guerre civile, mais l’instabilité risque de perdurer »
, analyse Joan Feijo, sociologue et chercheur au sein de l’Observatoire du milieu rural au Mozambique.
Daniel Chapo ne peut aujourd’hui sortir de l’impasse politique qu’en tendant la main à l’opposition.
« Il faudrait que, dans les prochains jours, Daniel Chapo nomme un gouvernement avec des ministres issus des partis de l’opposition et de la société civile mozambicaine, considère Eric Morier-Genoud, professeur d’histoire de l’Afrique à l’université Queen’s de Belfast (Royaume-Uni) et spécialiste de ce pays d’Afrique australe. C’est nécessaire pour créer un gouvernement inclusif et lancer une nouvelle dynamique dans le pays. »
En quête de reconnaissance internationale
Investi alors que la crise perdure, Daniel Chapo est encore en quête de reconnaissance internationale. Seuls deux chefs d’Etat étaient présents à sa prestation de serment : le Bissau-Guinéen Umaro Sissoco Embalo et le Sud-Africain Cyril Ramaphosa, dont le pays limitrophe, voit ses échanges commerciaux lourdement affectés par la situation post-électorale.
Quant au Portugal, ancienne puissance coloniale, il a dépêché son ministre des affaires étrangères, estimant que « dans les circonstances actuelles », il s’agissait de la « représentation appropriée ».
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