Soudan : l’ONU « choquée » après des informations sur des « tueries à caractère ethnique » dans l’Etat de Gezira

Soudan : l’ONU « choquée » après des informations sur des « tueries à caractère ethnique » dans l’Etat de Gezira

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Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme s’est dit “choqué” par les informations faisant état de “tueries à caractère ethnique” dans l’Etat de Gezira, au centre du Soudan, et a demandé une enquête.

“Nous exhortons les autorités à enquêter pleinement sur ces informations afin de traduire les responsables en justice et d’agir de toute urgence pour assurer une protection efficace des civils”, a déclaré le Haut-Commissariat.

Depuis avril 2023, le Soudan est en proie à une guerre entre l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), dirigés par son ancien allié, le général Mohammed Hamdan Daglo, “Hemetti”.

L’armée soudanaise a nié son implication dans des attaques contre des civils dans l’Etat de Gezira, après qu’une organisation d’avocats prodémocratie, Emergency Lawyers, l’a accusée, ainsi que des milices alliées, d’y avoir tué treize personnes, dont deux enfants.

“Crimes de guerre”

Emergency Lawyers a rapporté que les attaques dans la localité d’Um Al-Qura, dans l’est de l’Etat de Gezira, ont commencé la semaine dernière alors que l’armée avançait dans cette région du centre du Soudan.

Le groupe accuse l’armée et des milices alliées d’avoir arrêté “des civils dont des femmes”, décrivant des “campagnes ethniques” visant des communautés accusées de collaboration avec les FSR. Le groupe accuse l’armée et les milices “d’exécutions extrajudiciaires, d’enlèvements ainsi que de tortures physiques et psychologiques”.

L’armée a rejeté ces accusations et imputé les attaques à des actes “individuels”, promettant d’en punir les responsables. Elle a accusé des groupes qu’elle n’a pas nommés d’exploiter ces incidents pour incriminer l’armée tout en ignorant “les crimes de guerre horribles des FSR”.

Les habitants de villages comme Kombo Tayba, où les attaques ont eu lieu, accueillent des communautés agricoles appelées Kanabi. Selon Emergency Lawyers, ces communautés ont été victimes de “discours de haine” et d’accusations de soutien aux FSR.

Le groupe de défense des droits de la communauté des Kanabi a accusé un groupe commandé par Abou Aqla Kaykal, qui a joué un rôle clé dans l’offensive de l’armée contre Al-Jazira, d’avoir commis un “massacre”.

Le Monde

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