:quality(70):focal(2360x2186:2370x2196)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/IYYEDOH2URCJJL7COFGG4CVHNE.jpg)
Une manche remportée pour les amis de Rillette. La justice administrative a suspendu ce jeudi 16 janvier la décision du préfet de l’Aube interdisant à la propriétaire de ce sanglier, qu’elle avait recueilli à l’état sauvage en 2023, de le garder. «Nous sommes très heureux» a réagi l’intéressée, espérant que la préfecture va «enfin m’octroyer le droit de garder Rillette». Sinon, l’animal risque l’euthanasie, menace formulée par l’Office français de la biodiversité (OFB), qui s’appuie sur l’interdiction de détenir un animal d’une espèce non domestique
Élodie Cappé, à la tête d’une écurie privée près de Chaource, au sud de Troyes, a recueilli et adopté ce marcassin femelle qui s’était réfugié dans sa propriété. Rillette est aujourd’hui une laie adulte de 100 kg habituée aux humains. Mais les tentatives d’Elodie Cappé pour régulariser la situation de l’animal auprès des services préfectoraux en vue de pouvoir le garder légalement ont toutes échoué jusqu’à présent.
Sa troisième demande avait été rejetée fin novembre, ce qu’elle contestait devant le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne. La préfecture arguait que seuls les animaux provenant d’un élevage d’origine connue peuvent prétendre à une autorisation de détention par un particulier.
«Dans son enclos, elle a tout le confort»
Mais dans son ordonnance, le juge des référés de Châlons a estimé que le régime applicable à la détention des animaux non domestiques n’exige «à aucun moment que ceux-ci soient nés et élevés en captivité». Et même si la capture de sangliers vivants dans la nature est en principe interdite, le préfet a toujours la possibilité de l’autoriser, a relevé le juge. C’est pourquoi il a ordonné au préfet de l’Aube de réexaminer la demande d’Elodie Cappé dans un délai d’un mois.
Pour son avocat Karl Burger, Elodie Cappé remplit toutes les conditions sur les règles de détention d’animaux d’espèces non domestiques : «Rillette est vaccinée et stérilisée. Elle vit dans un enclos sécurisé par rapport aux tiers et aux animaux sauvages. Dans son enclos, elle a tout le confort.» La laie bénéficie dans son domaine d’un vaste enclos aménagé pour elle, avec des clôtures électriques, avait expliqué la propriétaire en décembre, assurant aller au-delà des normes requises pour accueillir un sanglier d’élevage. En juillet 2023, le préfet de l’Aube avait indiqué à Elodie Cappé que pour éviter l’euthanasie de sa laie, elle devait la placer dans un centre spécialisé.
L’affaire connaît un fort écho populaire et médiatique depuis plusieurs semaines. Samedi dernier, une marche de soutien à Rillette a réuni à Chaource près de 500 personnes, dont les chroniqueurs de C8 Yann Moix et Eric Naulleau, a rapporté l’Est éclair. En décembre, Brigitte Bardot avait aussi publiquement apporté son soutien à Elodie Cappé, comme la Fondation 30 millions d’Amis.
Leave a Comment