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Il débarque à neuf heures, glisse une main derrière son long manteau, et sort de son froc, coincés entre la ceinture et son fondement, une dizaine d’exemplaires de Rivarol – qu’il prodigue autour de lui. Jérôme Bourbon, le directeur de l’hebdo antisémite, n’imaginait pas rater la messe d’hommage à Jean-Marie Le Pen, jeudi, à l’église Notre-Dame du Val-de-Grâce, à Paris. Avec l’ancien président du FN, il a machiné quelques coups dont il est fier. Sur l’occupation nazie, «pas particulièrement inhumaine», ou Pétain, que Le Pen n’a «jamais considéré comme un traître», entretien qui vaudra au «Vieux», en 2015, l’exclusion définitive du parti qu’il a fondé. A côté, un militant frontiste sans âge passé chez les Nationalistes, un groupuscule fascisant, maugrée sur le choix des lieux. «Il aurait fallu un hommage aux Invalides ! Mais pas de Panthéon, c’est trop mal fréquenté.» Bourbon acquiesce : «Jean Moulin, ce n’est pas ma tasse de thé, j’aurais été en face, moi.»
Près de l’entrée réservée à la presse, un gudard trapu vêtu d’une veste en teinte verrue, se prend pour le videur, tente d’intimider les journalistes dont il n’aime pas les tronches, ceux venus voir la monstrueuse parade. S’ensuit ce dialogue :
«Ah vous êtes là, vous ?
― Oui, pourquoi ?
― Je n’aime pas votre gueule.
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