Au Théâtre 14, un grand «Evénement» d’Annie Ernaux

Au Théâtre 14, un grand «Evénement» d’Annie Ernaux

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Annie Ernaux a publié l’Evénement, récit à la première personne de son avortement, en 2000. Elle avait avorté en 1963, dans la nuit du 20 au 21 janvier, à une époque où c’était interdit. A qui se confier ? Que faire ? Qui aller voir ? Le secret d’Annie Duchesne, devenue épouse Ernaux l’année suivante, est un facteur de risque, d’angoisse et de solitude. A l’écrit, trente-sept ans plus tard, c’est une reconstruction : «Car le bouleversement que j’éprouve en revoyant des images, en réentendant des paroles n’a rien à voir avec ce que je ressentais alors, c’est seulement une émotion d’écriture. Je veux dire : qui permet l’écriture et en constitue le signe de vérité.»

Point de vie

Cette phrase n’est pas dans le court spectacle – une heure dix – du Théâtre 14. La comédienne Françoise Gillard se concentre sur le récit. Choix cohérent : on entend la vivacité, la précision, l’amertume froidement comique du texte. Ce qui relève du «making of» a presque disparu : cette réflexion permanente, intégrée au récit, sur les liens complexes entre l’expérience, la mémoire et l’acte d’écrire. L’avortement, c’est ce qui a eu lieu. L’Evénement, c’est la manière dont ce qui a eu lieu se développe, en soi et autour de soi, avec le temps et sur la page. Le texte débute ainsi par un prologue, une scène alors récente où l’écrivaine, craignant d’être séropositive, se fait tester à l’hôpital Lariboisière. Ce moment la renvoie à ce qu’elle a vécu bien des années plus tôt, du moins l’écrit-elle. Et

Libération

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